Compte rendu - Atelier 3 : Croissance inclusive, économie sociale et solidaire : les défis

Le secteur de l’économie sociale et solidaire (ESS) suscite depuis quelques années autant de débats que d’attentes dans les pays des rives Nord et Sud de la Méditerranée. Remis sur le devant de la scène depuis les soulèvements dans les pays arabes, cette forme d’économie permet la participation et l’expression de la société civile à l’élaboration d’un modèle de développement économique durable et solidaire. Malgré l’hétérogénéité et la fragmentation du secteur -associations, coopératives, mutuelles, entreprises sociales-, les solutions qu’elle apporte ainsi que les défis qu’elle invite à relever ne peuvent plus continuer à être passés sous silence.

Animé par Roderick Egal, Président d’IESMED, cet atelier a compté avec la participation de :

-    Najat El Mekkaoui de Freitas, Maître de conférences à l’Université Paris Dauphine ;
-    Philippe da Costa, Conseiller du Président de la MACIF ;
-    Mohamed Moufakkir, Secrétaire général du ministère de l’Artisanat et de l’économie sociale et solidaire du Maroc ;
-    Marie Meunier Polge, Conseillère régionale, région Languedoc-Roussillon ;
-    Philippe Lorec, Chef du pôle financements et marchés à la Délégation interministérielle à la Méditerranée, rattachée au Premier ministre français.

La présence du Secrétaire générale du ministère de l’Artisanat et de l’économie sociale et solidaire du Maroc, M. Moufakkir, fut l’occasion de faire le point sur les différentes réformes dans les pays du pourtour méditerranéen (Espagne, France, Maroc, etc.) visant à donner un cadre tant juridique qu’institutionnel aux organisations de l’ESS. M. Lorec, de la Dimed, en a profité pour souligner l’importance d’offrir des financements adaptés au secteur, pour des projets de petite ou de grande dimension. Les difficultés de relier les acteurs locaux et les institutions financières, et plus largement politiques et économiques, font partie des contraintes majeures qui entravent le développement de l’ESS. En s’appuyant sur l’état des lieux du secteur élaboré dans le rapport publié ce mois-ci par l’IPEMED et présenté par Najat El Mekkaoui, les participants ont débattu des leviers à mettre en place afin d’accompagner et de structurer l’économie sociale et solidaire.

L’intervention de Mme Meunier Polge a rendu les discussions plus précises lorsqu’elle nous a présenté l’ancrage de l’ESS dans la région du Languedoc-Roussillon et les innovations socio-économiques à l’œuvre dans ces territoires, tel que le pôle REALIS dédié au développement des entreprises de l’économie sociale et solidaire. « L’ESS n’est pas seulement une économie de la réparation », a-t-elle ajoutée, elle est aussi et surtout un vecteur de création de valeur ajoutée hybride (économique, sociale et environnementale). Si chacun dans la table ronde a mis en exergue le potentiel de ce secteur, M. Da Costa a tenu à rappeler combien la réunion de MEDESS 2013 à Tunis est née de la nécessité de faire converger les initiatives et de leur en donner les moyens, en particulier en termes de capital humain et financier.  

Ces échanges ont permis de souligner combien le contexte actuel est propice à la reconnaissance, la structuration et au développement du secteur de l’ESS dans les pays du bassin méditerranéen en tant que moyen efficace pour permettre une croissance inclusive et une démocratisation du champ économique. Un consensus s’est dégagé concernant le rôle que cette économie peut et doit jouer en réponse aux exigences des populations pour de meilleures conditions sociales et économiques.


Compte rendu  par Alexis GHOSN, chef de projet à IPEMED

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