SESSION 2 - FOCUS SUR DES EXPERIENCES D’ENTREPRISES : STRATEGIES INDUSTRIELLES ET FINANCEMENT

Samedi 13 Décembre 2014
« La coproduction n'est pas seulement une idée, une vision mais bien une réalité. Cela fonctionne ! » lance Michel Gonnet, président d'Eudoxia et expert Ipemed. « L'ensemble des pays du nord et du sud méditerranéen sont concernés » poursuit-il. Revenant sur le lancement de l'Observatoire méditerranéen de la coproduction, Michel Gonnet annonce « le recrutement d'un universitaire spécialisé sur cette question et la constitution d'un Comité de pilotage » pour animer cet Observatoire. Il cherche donc des partenaires pour le financer et dévoile le nom du premier d'entre eux, la BPI (Banque Publique d'Investissement).

Pour Isabelle Bébéar, directeur du développement et de l'international de la BPI, « nous travaillons sur deux axes, l'innovation et le développement à l'international. La Méditerranée et l'Afrique constituent, à nos yeux, des zones stratégiques.  L'Observatoire méditerranéen de la coproduction va nous servir de pilote, valider nos stratégies et nous permettre de mettre en place des outils.»
Plusieurs entreprises peuvent témoigner de la réussite des partenariats entre nord et sud.

« Nous avons démarré la coproduction avec Royal Air Maroc par un contrat de moteurs d'avions.  Le transfert d'activités nous a permis d'atteindre une certaine maturité » souligne Jean-Jacques Van Der Slikke, directeur de développement international, vice-président Afrique du nord, Turquie et Moyen-Orient du groupe Safran. « La coproduction s'avère un formidable outil pour s'implanter dans les pays où vous avez envie de décrocher des marchés ou d'être plus compétitifs »  poursuit-il.

Quand le groupe français Sofiprotéol rachète le Marocain Lesieur Cristal en 2012, il le fait dans le cadre d'un partenariat avec les entreprises locales. « Nous avons pris 41% des parts et signé un pacte d'actionnaires avec quatre institutionnels tunisiens. Une gouvernance équilibrée. Nous avons conservé l'ensemble de l'équipe de management et favorisé la mobilité des cadres, dans les deux sens » précise Yves Delaine, directeur général adjoint de Sofiprotéol et président de Lesieur.

Après l'installation d'une usine en France, Amin Ben Ayed, directeur général de Misfat Group, loue le « made in France » qui lui « permet de vendre de 20 à 30% plus cher. » « Je m'endette en Tunisie et je finance ma filiale française avec le dinar tunisien » se réjouit-il.
Taïeb Bayahi, Pdg de TPS, évoque son « expérience du Sud vers le Nord. » Son entreprise de profilé d'aluminium « travaille avec un sous-traitant en Italie qui fabrique des accessoires » que rachète le groupe tunisien. Les deux entreprises ont créé une coentreprise détenue à 75% par le partenaire tunisien et à 25% par la société italienne.

Président de la Fédération nationale des TIC (UTICA), référent tunisien pour l'Alliance Franco-Tunisienne pour le numérique, Kais Sellami veut « faire de la Tunisie une véritable plate-forme numérique. Des entreprises mondiales doivent venir investir en Tunisie en colocalisation. Aujourd'hui, tout est basé sur l'expertise, il n'existe plus de frontières.»



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Animation : Hichem BEN YAÏCHE, Rédacteur en chef de New African
Introduction : Isabelle BEBEAR, Directrice du Développement et de l’International de BPIfrance, et Michel GONNET, Expert IPEMED, Président d’Eudoxia
Jean-Jacques VAN DER SLIKKE , Directeur du Développement International, VP North Africa, Turkey, Middle East, Groupe Safran
Kais SELLAMI, Président de la Fédération Nationale des TIC (UTICA) et référent tunisien pour l’Alliance Franco-Tunisienne pour le Numérique
Yves DELAINE, Directeur Général Adjoint de Sofiprotéol, Président de Lesieur
Taieb BAYAHI, PDG de TPS
Khater ABI HABIB, PDG de Kafalat
Amin BEN AYED, Directeur Général de Misfat Group
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