Le tourisme méditerranéen à l’épreuve des révolutions arabes : quel bilan pour 2011 ?

Vendredi 14 Octobre 2011
Autour de :
Ahmed Smaoui, ancien ministre, ancien PDG de l’Office national du tourisme tunisien
Jürgen Bachmann, Secrétaire général du CETO, l’Association des Tour-opérateurs.


 Le 14 octobre, IPEMED a organisé un petit déjeuner de la Méditerranée sur thème du tourisme dans les PSEM après les révolutions arabes. Lors de cette rencontre, les intervenants ont pu exposer leurs points de vue sur les conséquences présentes et futures du printemps arabe sur le tourisme sud-méditerranéen, qui, au mois d’octobre 2011, a enregistré des baisses de fréquentation plus ou moins importantes selon que les pays ont été ou non directement touchés par les événements (les flux ont chuté de 40% en Tunisie et en Egypte et totalement en Syrie, mais ils ont augmenté au Maroc).

Face à la crise conjoncturelle qu’ils traversent, les pays sud-méditerranéens ont pour eux deux grands avantages.

Premièrement, celui de la proximité l’Union européenne, qui leur permet de polariser aisément des flux considérables de touristes en provenance de ce voisinage régional, qui est aussi le premier marché émetteur au monde.

Deuxièmement, ces destinations, au-delà du patrimoine commun méditerranéen dont toutes bénéficient (climat, hospitalité, cuisine), disposent de richesses touristiques à la fois diverses d’un pays à l’autre et diversifiées au sein d’un même pays (sites culturels, paysages, spécialisations touristiques).

Ces deux atouts expliquent que la Méditerranée demeure la première région touristique mondiale.


Plusieurs mois après les soulèvements arabes, aucun problème lié à la sécurité des touristes n’a été signalé dans les PSEM. Mais ces révolutions n’ont pas pour autant été sans incidences. Elles sont notamment venues révéler les failles de l’offre sud-méditerranéenne et montrer les limites d’un modèle de développement touristique qui n’est plus en phase avec les évolutions du tourisme régional. Les progrès technologiques dans le secteur des transports et dans celui du commerce touristique modifient considérablement l’organisation du marché méditerranéen, et exigent des pays de la rive sud qu’ils s’adaptent rapidement aux nouvelles demandes (nouvelles pratiques et nouveaux flux, notamment domestiques et Sud-Sud) et aux nouvelles méthodes de commercialisation des produits (nouvelles technologies, équilibre entre tourisme de masse et tourisme spécialisé, etc.). Pour y parvenir, et refonder le modèle touristique actuel, il est nécessaire de tenir compte dans toutes les actions des trois impératifs du tourisme durable : l’impératif économique, l’impératif écologique et l’impératif culturel.
 


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