Paris, le 21 juin : Les territoires, moteurs du développement durable de la Méditerranée et de l’Afrique

Mercredi 21 Juin 2017

Le 4ème « Petit-Déjeuner de la Méditerranée et de l’Afrique », organisé par l’IPEMED, en partenariat avec La Tribune et Bpifrance, a eu lieu le 21 juin 2017, à Paris.

Consacré au rôle des territoires, comme « moteurs du développement durable de la Méditerranée et de l’Afrique », il a permis de rassembler plus de 100 personnes autour du modérateur, Alfred MIGNOT et des intervenants suivants :

- Philippe SERIZIER, ancien Responsable recherche territoriale chez Caisse des Dépôts ;

- Marie-Line BASSETTE, Directrice des Affaires internationales au sein d’ENEDIS ;

- Hassan BEN JANENA, professeur d'économie à l'ISG de Sousse ;

- Valérie MORIER GENOUD, Responsable Coopération Internationale à la Chambre d’agriculture de l’Isère.

Cette manifestation s’est inscrite dans la lignée du Sommet mondial Climat et Territoires, organisé à Lyon les 1er et 2 juillet 2015, qui a placé les territoires au cœur de la réponse au défi climatique. La Déclaration issue de ce Sommet soulignait déjà que « sans une réelle approche territoriale, tenant compte des réalités économiques, sociales, culturelles et environnementales [et] sans une réelle mise en cohérence à cette échelle des politiques publiques et des capacités d’action de tous les acteurs non-étatiques, avec une forte exigence de renforcement de la gouvernance locale et régionale, de la protection des droits fondamentaux et d’un développement humain durable et sensible au genre, alors il ne sera pas possible de lutter efficacement contre le dérèglement climatique ».

Dans cette optique, l’ensemble des intervenants ont mis en évidence les bénéfices d’une approche en « circuits-courts », définie par l’Institut CDC, comme « une stratégie de développement [ayant] finalité la valorisation optimale des ressources d’un territoire (ressources humaines, entrepreneuriales, culturelles, énergétiques, environnementales, etc.), ainsi que les retombées optimales de valeur ajoutée au profit de ce territoire ». Outre la question de la soutenabilité environnementale, ces stratégies tentent aussi de répondre aux défis économiques et sociaux auxquels sont confrontés les territoires européens, méditerranéens et africains. Elles prennent appui sur l’apparition de nouvelles pratiques, induites par l’économie circulaire, l’écologie territoriale, l’économie collaborative, la révolution digitale, etc.

Les circuits-courts au service du développement des territoires ?

En France dans le territoire du Mené, majoritairement agricole, des initiatives ont été, par exemple, menées à l’échelle locale pour la valorisation énergétique du lisier dans un schéma d’économie circulaire. Dans d’autres territoires, notamment en reconversion industrielle, transition énergétique et écologique semblent aller de pair avec une recomposition de l’emploi local, l’émergence de nouveaux modes de gouvernance, etc., comme l’a souligné Philippe SERIZIER. Le terme de circuits- courts étant souvent associé à la filière agricole, Valérie MORIER GENOUD a présenté auprès de l’audience le retour d’expérience de la Chambre d’Agriculture de l’Isère, notamment dans le cadre de leur partenariat avec la Chambre Régionale d’Agriculture Rabat – Salé – Kénitra. Elle a ainsi insisté sur les résultats obtenus : structuration de filières agricoles locales, amélioration de la valeur ajoutée de la production, redynamisation des espaces ruraux, en liant davantage agriculture et tourisme, etc. Ces résultats ont interpellé Hassan BEN JANENA, qui a relevé, à son tour, l’importance d’accompagner, en Tunisie, l’autonomisation des territoires et la mise en œuvre d’une gestion intégrée et proactive des ressources naturelles (eau, énergie, déchets, terre).

Sur ce dernier point, l’intervention de Marie-Line BASSETTE a rappelé l’enjeu de l’accès à l’électricité en Afrique, qui conditionne l’accès des populations à l’éducation, au numérique, à la santé, etc. Or, ramener l’énergie au plus près des consommateurs nécessite de prendre en considération les besoins et le contexte local, de réfléchir au mode d’intervention le plus optimal et d’intégrer les enjeux liés à la formation, au transfert de technologies, et à la montée en compétences des acteurs.

De ces témoignages a priori isolés, Jean-Louis GUIGOU, Président de l’IPEMED, a souligné les tendances lourdes qui ont émergé à la suite des débats (notamment, la nécessaire territorialisation des politiques publiques), et appelé à poursuivre l’identification des facteurs de résilience des territoires européens et méditerranéens face aux crises, et des dynamiques d’innovation et de modernité, notamment en milieu rural, etc. Un constat partagé par Isabelle BEBEAR, Directrice de l’international et de l’université à Bpifrance, qui a clôt cet événement, en remerciant les nombreuses personnalités ayant pris part aux débats.

 

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