IPEMED, partenaire de la 7ème édition de la Semaine économique de la Méditerranée

Vendredi 15 Novembre 2013
Du 6 au 8 novembre dernier s’est tenue, à Marseille, la 7ème édition de la Semaine Economique de la Méditerranée, dédiée cette année à la culture, facteur de développement économique en Méditerranée. IPEMED a, à cette occasion, organisé une session plénière consacrée à la thématique : « Colocalisation en Méditerranée : innovation et créativité au service de l’intégration régionale » animée par Alain Cabras, maître de conférences à l'Université Aix-Marseille III.

Les intervenants ont confronté leurs perceptions respectives de la colocalisation, considérée comme la voie privilégiée du renouvellement du partenariat euro-méditerranéen. Jean-Louis Guigou, délégué général d’IPEMED, a rappelé l’exemple pionnier de la construction régionale européenne, et appelé de ses vœux l’union des pays du Nord de la Méditerranée, développés et vieillissants, et des pays du Sud, jeunes et émergents. Comme l’Allemagne a su le faire avec les pays d’Europe centrale et orientale (PECO), l’Europe doit s’ouvrir sur le Sud de la Méditerranée via les co-productions et la redistribution de la chaîne de valeur. Marie-Pierre Nicollet, directrice du Département Méditerranée de l'AFD, a, quant à elle, livré une vision plus critique du concept de colocalisation, qu’elle considère paradoxal à certains égards. En reprenant, point par point, la définition du terme de colocalisation, elle a tenu à dissiper le malentendu qui peut exister autour de la notion, notamment quant à ses conséquences sur le maintien et la création d’emplois sur les deux rives de la Méditerranée et sur le développement de l’attractivité des territoires. Florence Mangin, directrice des relations institutionnelles et de la coopération européenne et internationale de la Caisse des Dépôts, a exposé les moyens de financement innovants mis en œuvre par la CDC pour permettre un meilleur partage de la valeur, à l’image du fonds Averroes finance, qui vise à encourager le développement du capital investissement pour répondre aux besoins de financement et d’accompagnement des PME de la région. Les intervenants se sont accordés sur la nécessité de promouvoir les partenariats industriels et commerciaux entre les entreprises des deux rives de la Méditerranée afin de renforcer la coopération, dans un cadre où le climat des affaires peut constituer une entrave aux échanges. Pour Raphaël Bello, chef de service des affaires bilatérales et de l’internationalisation des entreprises à la Direction du Trésor au Ministère de l’Economie, il s’agit d’étendre la coopération au-delà des aspects techniques ou financiers, au domaine culturel notamment.
Jean-Louis Guigou a mis en exergue la notion de réciprocité, inhérente à la colocalisation : ce n’est plus nécessairement le Nord qui investit au Sud, mais de plus en plus l’inverse, des producteurs du Sud comme Cevital qui veulent investir au Nord et sauver des entreprises en difficulté. Or les discussions avec la salle ont porté sur les obstacles structurels à la colocalisation : la procédure d’attribution des visas, d’une part, qui empêche les chefs d’entreprise de circuler librement entre leurs pays d’origine et les pays dans lesquels ils investissent et possèdent des actifs, et les freins à la mobilité des capitaux du Sud vers le Nord, d’autre part. La levée de ces contraintes dépend d’un engagement et d’une volonté politique forts des deux côtés de la Méditerranée, engagement qui fait encore défaut.
En somme, pour Jean-Louis Guigou, l’avenir de l’Europe est au Sud, et repose sur sa capacité à capitaliser sur la proximité géographique avec les pays du pourtour méditerranéen et à promouvoir les « circuits courts ».



Compte rendu par Clarisse BOURY.
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