Paris, 22 novembre 2018 : retour sur les ATDA

Vendredi 23 Novembre 2018
Kelly ROBIN

L’IPEMED était partenaire de la 7ème édition des Assises de la Transformation Digitale en Afrique ; l’occasion pour Jean-Marie PAINTENDRE, Conseiller international, de présenter, en avant-première, les résultats de notre étude sur le financement des TPE/PME et la sécurisation des investissements sur l’axe Afrique – Méditerranée – Europe.

Le 22 novembre, après-midi, un panel était en effet consacré, à la « coopération internationale et aux nouveaux mécanismes de financement ». Modéré par Jean-Bernard GRAMUNT, Manager International à la Direction Générale des Entreprise du Ministère français de l'Économie et des Finances, cette séance d’échanges a permis d’identifier quelques leviers d’action :

  • Isaac GNAMBA-YAO, Directeur Général de La Poste Côte d’Ivoire, a ainsi rappelé l’évolution du service postal, qui permet dorénavant aux citoyens d’accéder à des services essentiels (notamment administratifs), grâce à un réseau de proximité et à la mise en place d’outils digitaux adaptés aux besoins locaux ; un exemple qui rentre en résonance avec le modèle déployé par Liban Post, objet d’une précédente étude de l’IPEMED ;
  • En matière d’inclusion financière et d’accompagnement, Mohamed ZOGHLAMI, Consultant en Ingénieurie d’Affaires, a lui insisté sur le rôle indispensable des incubateurs : la Tunisie, qui a rejoint l’Alliance Smart Africa, s’apprête à lancer un hub technologique panafricain grâce à l’appui de la Fondation pour la Coopération et l'Innovation Technologique Suisse. Ces fondations font d’ailleurs partie de ces « nouveaux » acteurs du financement des start-ups, TPE ou PME ;
  • Certes, il y a d’autres nouveaux acteurs tels que la finance islamique, les fonds d’investissement d’impact, etc. mais n’oublions pas les institutions financières internationales, dites « traditionnelles », qui à l’instar de la Banque Européenne d’Investissement, évoluent au rythme des besoins : dans son intervention, Benoit DENIS, Chef de Projet Digital, a ainsi rappelé que la BEI est l’une des seules institutions capables d’assumer un certain nombre de risques, notamment ceux liés à l’innovation ;
  • Au-delà de l’accès aux financements, les intervenants ont rappelé la nécessité i) d’une bonne allocation des ressources disponibles, notamment à destination du secteur privé ; proposition corrélée au thème de la bonne gouvernance ; ii) d’une mutualisation des fonds et programmes menés par les institutions internationales (Luc MISSIDIMBAZI, Conseiller TIC du Premier Ministre du Congo) ; iii) d’un débat décomplexé sur l’efficacité de la dépense publique, et plus exactement de la dépense numérique, etc. Sur ce dernier point, Ibrahima DIAGNE, Administrateur Général de GAINDE 2000 au Sénégal, a rappelé que le « financement ne peut remplacer la compétence » : en matière de numérique, l’Afrique n’a pas à se « transformer », mais à créer son propre modèle, y compris son propre écosystème financier.
  • Concluant les débats, Jean-Marie PAINTENDRE a fait sien ces constats et présenté les recommandations issues du dernier rapport de l’IPEMED (à paraître) : consolidation du rôle des banques via l’extension de l’outil de garantie à l’instar des activités de Kafalat, développement du capital-investissement, notamment pour l’amorçage des projets, promotion d’outils pour la co-production, etc.

Après une séance d’échanges avec le public des ATDA, Jean-Bernard GRAMUNT a conclu le panel en appelant à la mise en place d’un « marché unique du numérique en Afrique » ; un plaidoyer partagé par l’IPEMED au travers de différentes publications.

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