Jean-Louis GUIGOU expose au Conseil International des Managers Africains les actions qui concourent à construire un axe intégré Afrique-Méditerranée-Europe

Samedi 04 Janvier 2020

Jean-Louis Guigou, Président de l'Ipemed, entouré de Cédric Levitre, Conseiller Ipemed pour l'industrialisation de l'Afrique (à gauche) et de Maître SErge Bakoa, avocat aux barreaux de Paris et du Cameroun, Président du Conseil des Diasporas Africaines de France (CDAF). © LD/AP.P

 

 

Participant à la conférence économique du Conseil International des Managers Africains, qui s’est tenue en décembre à l’Hôtel Méridien Porte Maillot à Paris, le président de l’Ipemed a évoqué diverses initiatives de l’institut en faveur du partenariat de codéveloppement avec l’Afrique : Verticale de l’AME, Forum des Diasporas, responsabilité scientifique de groupes de réflexion mixtes euro-africains. Autant d’actions qui concourent à promouvoir le projet de construire un axe intégré Afrique-Méditerranée-Europe. 

 

C’est par une anecdote que le Président de l’Ipemed commence son intervention, devant une cinquantaine de dirigeants du Conseil International des Managers Africains, participant en décembre à leur deuxième conférence économique, tenue à l’Hôtel Méridien Porte Maillot, à Paris.

Jean-Louis Guigou raconte en effet comment l’idée de l’acronyme AME lui est venue, au cours d’une conversation avec Constant Nemale, le président-fondateur de la télévision Africa 24 : « Il m’a dit que malgré toute ma bonne volonté, je restais prisonnier d’un point de vue européiste, puisque je parlais de la Verticale Europe-Méditerranée-Afrique… alors que désormais c’est au Sud que se construit l’avenir. Ainsi, j’ai eu immédiatement l’idée d’inverser l’énoncé de la Verticale, de l’appeler Afrique-Méditerranée-Europe… ce qui donne ce bel acronyme AME. Alors Constant Neumale m’a dit : “Ah ! si le Bon Dieu est avec vous, il faut vite déposer la marque !” C’est ce que j’ai fait ! »

 

« Arrimer les deux continents d’Afrique et d’Europe »

 

L’anecdote fait sourire l’assistance, qui applaudit. Après quoi, le Président de l’Ipemed développe le concept de la Verticale AME : face aux deux Amérique et au bloc asiatique qui s’intègrent de plus en plus, le « quartier d’orange » de l’AME est en déshérence et reste à construire. « Comme l’a dit le Président Emmanuel Macron, à L’Élysée le 27 août 2017, le moment est venu d’arrimer les deux continents Afrique et Europe au travers de la Méditerranée pour construire un axe intégré Afrique-Méditerranée-Europe ».

Pour relever ce défi, les « chefs d’entreprise ont bien évidemment un rôle important à jouer », relève Jean-Louis Guigou, ainsi que les jeunes, les femmes et les diasporas. 

Alors que les premières génération des diasporas « s’exprimaient surtout par la contestation et de revendication, aujourd’hui les jeunes de la diaspora sont plus tournés vers le volontarisme d’entreprendre, un pied au Nord, un pied au Sud, avec l’idée de faire de la coproduction et des partenariats », considère Jean-loui Guigou.

 

Le Forum des Diasporas 2020 :

au Beffroi de Montrouge, le 12 juin

 

C’est ce constat qui a conduit, il y a trois ans, Ipemed à être l’initiateur de la création à Paris du Forum des Diasporas, événement annuel dont la première édition a bénéficié du haut patronage du Président de la République, et dont la prochaine tenue est d’ores et déjà fixée au vendredi 12 juin 2020, au Beffroi de Montrouge, autour du thème : « Les diasporas, actrices de l’intégration économique entre l’Europe, la Méditerranée et l’Afrique ».

« Bien sûr, précise le président de l’Ipemed, nous n’avons aucune ambition de monopoliser ce thème, ni d’entraver le développement d’autres événements dans les capitales régionales, telles Lyon, Marseille, Bordeaux – [où Pierre de Gaétan Nijdam organise depuis plusieurs années au printemps les Journées nationales des Diasporas, ndlr] – ou ailleurs. »

 

Maître Serge BAKOA : relancer les instruments financiers
du codéveloppement pour l’ensemble de la diaspora

 

Mais, comment impliquer la diaspora pour l’Afrique ? Comment mettre en place des mécanismes pour mobiliser l’épargne de cette diaspora pour le développement du continent africain ? s’est interrogé Maître Serge BAKOA, avocat aux barreaux de Paris et du Cameroun, Président du Conseil des Diasporas Africaines de France (CDAF).

Après un avoir rappelé les principales composantes et actions menées par les Diasporas Africaines de France, Maître Serge Bakoa note le volontarisme des autorités françaises à impliquer les diasporas dans la nouvelle donne Afrique-France. 

Selon lui, le temps est venu de passer aux actions concrètes, notamment par l’implication des diasporas dans la chaîne de valeur de l’aide publique au développement, cela au travers de la relance des instruments financiers du co-développement – notamment le Compte épargne codéveloppement et le Livret d’épargne codéveloppement – afin de permettre à chaque membre de la diaspora africaine de France, quels que soient ses moyens, de pouvoir contribuer au développement économique et social de l’Afrique.

 

PIE européen et fonds de garantie 

 

Intervenant à nouveau pour évoquer la contribution de l’Europe au développement de l’Afrique, Jean-Louis Guigou s’est félicité de l’engagement de l’ex-Président de la Commission Jean-Claude Juncker, qui a lancé le PIE – Programme d’investissement extérieur, en cours d’élaboration – dont les fonds ciblent particulièrement l’Afrique. 

« Cet argent de l’Europe n’ira pas comme autrefois à des programmes ministériels parfois peu efficaces, précise le président de l’Ipemed. Il abondera un fonds de garantie qui servira à diminuer les taux d’emprunts pour les entrepreneurs africains. C’est énorme ! »

Autre point d’importance évoqué : la nouvelle Commission européenne a lancé la mise en place de quatre groupes de réflexion internationaux et dédiées à des verticales sectorielles – la sécurité alimentaire, les énergies renouvelables, le numérique, la logistique et la connectivité. « Ipemed aura la responsabilité de la coordination scientifique » de ces groupes de travail qui incluront des participants africains.

Enfin, Jean-Louis Guigou a émis le vœu que la coopération de codéveloppement entre l’Union européenne et l’Union africaine devienne le fait d’un seul Commissaire, au lieu d’être dispersé entre plusieurs, ce qui est le cas aujourd’hui.

Louis Delyon

 

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