Accueil et ouverture des travaux

Jean-Louis Guigou rappelle les deux convictions d’IPEMED : la régionalisation de la mondialisation, et la nécessité de rapprocher les deux rives de la Méditerranée par l’économie pour donner à cette région la place mondiale qui doit être la sienne. Pour y parvenir, les Séminaires du Monde Méditerranéen occupent une place déterminante : il s’agit de créer des liens personnels entre les décideurs de la Méditerranée de demain ; un réseau à animer et à valoriser pour construire ce qui manque le plus dans la région : la confiance réciproque, afin de mettre sur pied des projets de développement communs.

A cet égard, l’Union pour la Méditerranée est moins moribonde qu’on le dit, surtout dans son versant « projets » : voyez le Plan solaire méditerranéen et Desertec. Des financements sont potentiellement mobilisables, pour ce projet et pour d’autres :
- un institut de formation des cadres de l’énergie et de l’eau, de dimension régionale – Bruxelles est intéressé ;
- des clusters sur les énergies renouvelables, par exemple dans la région marocaine de l’Orientale ;
- une approche concertée de la stratégie de production électrique entre les pays du Proche-Orient (Syrie, Liban, Jordanie…) ;
- et bien sûr l’achèvement de la boucle électrique méditerranéenne, indispensable à la réalisation de la plupart des autres projets.

Assaad Saab rappelle que, dans la décennie qui vient, la croissance sera dans les pays émergents et en développement. Cela aura des implications énormes sur le plan énergétique (il faut s’attendre à un doublement des capacités de production dans les vingt prochaines années). La réponse se fera sur trois fronts : (i) l’efficacité énergétique, (ii) les ER – avec des gisements considérables dans les pays du Sud et de l’Est de la Méditerranée (Psem), (iii) l’intégration des marchés électriques (interconnexions techniques et harmonisation des règles) pour sécuriser les approvisionnements et stimuler la place des ER.

La Méditerranée a la chance de disposer d’un outil pour cette coopération : l’OME est un think tank qui regroupe 32 compagnies énergétiques, venues de 16 pays de la Méditerranée. L’UpM fournit le cadre politique de cette action régionale ; l’OME permet de faire entendre la voix des entreprises, et contribue au succès de l’UpM. L’Observatoire est engagé dans plusieurs projets déterminants pour l’intégration énergétique régionale comme les interconnexions électriques ou les gazoducs transméditerranéens. Soyons donc convaincus que si la Méditerranée peut rencontrer des difficultés à son intégration, la force du projet énergétique est incontestable.

Moncef Benabdallah reconnaît que la Méditerranée se cherche ; or l’énergie est une excellente façon d’avancer. Mais il faut une vision préalable à tous ces projets, et un des aspects importants de cette vision est le partage de la valeur ajoutée – Desertec, excellente initiative, devrait pouvoir être discutée dans cette optique.

La Directrice des énergies renouvelables et du développement durable de l’OME, Houda Allal, souhaite la bienvenue à tous et se félicite du partenariat avec l’IPEMED

Après avoir remercié l’OME pour ce partenariat et Samir Allal pour la préparation du contenu du Séminaire, Pierre Beckouche, responsable des Séminaires du Monde Méditerranéen à IPEMED, rappelle leur esprit : une expression directe, sans aucune concession formelle, pour aller au fond des choses – en insistant davantage sur les obstacles que sur le satisfecit. Il laisse place à la première session en rappelant aux modérateurs l’importance du strict respect des temps de parole des intervenants afin de laisser la plus large place possible aux débats. Ces débats pourront se poursuivre ultérieurement en s’appuyant sur l’intranet des SMM, un outil dédié à la construction, dans la durée, des réseaux de confiance entre les acteurs des deux rives.

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