Promouvoir une politique euroméditerranéenne de l’énergie

Une idée essentielle est ressortie des débats : alors que l’espace euroméditerranéen cherche encore les voies d’un partenariat économique, politique et environnemental durable, l’énergie pourrait constituer la première politique euroméditerranéenne commune. L’énergie est en effet à la fois : 

(i) cruciale au regard des enjeux environnementaux de l’Europe comme des Psem ; 
(ii) cruciale pour le développement notamment pour les Psem non producteurs d’hydrocarbures ; 
(iii) équilibrée – seul secteur dans ce cas – entre l’Europe (demande, technologie) et les Psem (ressources, transit) et donc propice à une politique partagée ; 
(iv) industrialisante sur une base intensive en technologie ; 
(v) structurante sur le plan territorial (implantation des centrales solaires, localisation des connexions transfrontalières…) ; 
(vi) déjà bien avancée en matière de coopération transméditerranéenne ; 
(vii) bien identifiée et financièrement soutenue par les bailleurs internationaux dans sa partie renouvelables et efficience énergétique ; 
(viii) utile à l’Union européenne pour contrebalancer à la fois l’influence russe dans les hydrocarbures et l’habitude prise par les Etats membres d’agir de manière dispersée vis-à-vis du fournisseur russe ; 
(ix) emblématique du nouveau partenariat lancé par l’UpM, dont le Plan solaire méditerranéen est le projet phare.

Les participants au séminaire en témoignent : dans l’énergie, une communauté euromed est en train de se créer. Sur le plan financier, le Fonds Carbone Méditerranée peut constitue un instrument fédérateur important. La complémentarité se développe entre l’initiative Desertec (production d’électricité verte) et Medgrid (transport), dans le cadre d’un Plan solaire méditerranéen qui apparaît comme central pour la réussite de la transition énergétique dans la région. Une condition du succès est la réalisation d’un marché euroméditerranéen intégré de l’électricité (comme du gaz), qui, au-delà de l’interconnexion électrique (à achever), doit mettre sur pied une régulation commerciale, de sûreté et sécurité du réseau.

Une autre piste évoquée est la constitution d’un institut euroméditerranéen de formation, recherche-développement et échanges d’expériences sur les énergies renouvelables. Cet outil permettrait aux échanges comme celui impulsé par l’OME et IPEMED à travers ce Séminaire du Monde Méditerranéen, de s’inscrire dans la durée.

Enfin l’approche territoriale est incontournable : elle repose sur la coopération décentralisée entre les pays de la région, et sur la formation des élus ; la question des moyens ne vient qu’après.

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