Petit déjeuner d’IPEMED : « Les grands projets solaires méditerranéens »

« Medgrid » est le nouveau nom de Transgreen, un groupement de vingt-deux industriels, du Nord et du Sud de la Méditerranée, consortium ouvert qui élabore le schéma directeur 2020 des interconnexions électriques euroméditerranéennes, dans une approche « codéveloppement ». L’Europe est leader dans les technologies de transport de l’électricité à haute tension – une activité à forte composante de R&D (André Merlin).

Il n’y a pas de concurrence – plutôt une complémentarité de long terme évidente – avec le projet Desertec qui, lui, a vocation à fédérer les industriels de production d’électricité solaire – même si le projet comporte encore une dimension « transport » pour le moment.

Desertec industrial initiative (Dii) n’est pas un projet industriel lui-même mais un cadre pour des projets industriels à l’horizon 2050. Et ces projets auront une dimension de codéveloppement, ce qui implique une fore prise en compte des besoins locaux (« the desert is not an empty place »).La complémentarité est importante avec le Plan solaire méditerranéen qui est une initiative politique et a besoin de consortiums industriels pour sa réalisation, comme D2i (Paul Von Son).

La dimension transméditerranéenne de l’énergie va avancer très significativement avec ces projets Medgrid et Desertec. Le Maroc modernise son cadre législatif et réglementaire en ce sens (voir la loi sur les ER, 2010). Sur le plan financier, les subventions ne seront pas supérieures à celles des autres énergies (Mustapha Bakkoury).

Quelques éléments du débat

- Il faudra, dans ces projets solaires transméditerranéens, que les Etats du Sud participent à un moment ou à un autre (Keramane).

- La dimension trans-maghrébine doit également être importante, comme la dimension Sud-Sud en général (Benabdallah). Des fonds saoudiens financent d’ailleurs les projets au Maroc.

- Le Maroc et la Tunisie sont à ce jour les deux seuls pays du Sud qui ont élaboré un plan solaire national. Le Maroc a choisi cinq grands projets (2 milliards d’euros chacun, prévus pour entrer en exploitation à partir de 2014) mais qui risquent peut-être d’être difficiles à financer avec la crise ; la Tunisie a plutôt choisi des petits projets (50 à 60 millions d’euros), plus faciles à financer. La participation industrielle locale est dans tous les cas une nécessité (Lorec).

- La solidarité méditerranéenne demande qu’on ne s’en tienne pas au financement par le marché, sans quoi le temps de la rentabilité sera trop long ; or il faut accélérer les horloges (Meddeb).

Partagez cet article
Imprimer Envoyer par mail