KPMG a un rôle essentiel dans le développement du Maghreb

Jean-Luc Decornoy, président du directoire de KPMG France et membre fondateur d’Ipemed, nous dévoile la stratégie de son groupe dans les pays de la Méditerranée.


Quelle est la stratégie de KPMG en Méditerranée, région que vous abordez comme une entité à part entière?

KPMG et moi-même, en ma qualité de président de KPMG France et de vice-président de la région EMA (Europe-Méditerranée-Afrique), sommes convaincus que l’Afrique est en pleine transformation et se trouve à une étape importante de son développement. Sa croissance, même si elle n’atteint pas encore celle de l’Asie, dépasse déjà largement celle de l’Europe. L’Afrique suscite l’intérêt de la Chine, preuve qu’elle a un rôle à jouer dans le développement économique mondial. Cette réalité et ce formidable potentiel existent bel et bien et nous nous devons de l’accompagner. Nos professionnels ont les compétences et l’expérience nécessaires pour faire en sorte que ce développement économique puisse s’accomplir en toute transparence, avec une gestion pertinente des risques tant pour les investisseurs que les entreprises.

KPMG France a pris conscience très tôt du potentiel économique de l’Afrique, et du Maghreb en particulier. Nous investissons et renforçons notre présence depuis plus de vingt ans en Algérie, en Tunisie, au Maroc, mais aussi dans les pays francophones sub-sahariens. Nous coordonnons nos efforts et nos activités sur l’ensemble de cette zone afin de proposer à nos clients, grâce à des équipes locales et selon des méthodologies et standards internationaux, une gamme et une qualité de service partout où ils en ont besoin.

Avez-vous des projets de développement dans la région Afrique du Nord et Moyen-Orient ?

Dans les pays où c’est nécessaire, nous souhaitons montrer que nous sommes prêts à participer au développement de cadres réglementaires de haut niveau en comptabilité, gouvernance ou formation, organisation et exercice des métiers d’expertise comptable et d’audit. Le développement des pays méditerranéens requiert un système bancaire et financier performant, capable de fluidifier les flux de monnaie, drainer l’épargne et contribuer au financement des entreprises.
C’est là que réside l’un des enjeux principaux du Maghreb. Nous avons là un rôle important à jouer.

Les bouleversements qui ont secoué les pays arabes ont-ils eu un impact sur votre activité?

De toute évidence. Mais je souligne que la présence de KPMG en Afrique et dans les pays arabes a été précoce. En Tunisie, notamment, KPMG France s’appuie majoritairement sur des ressources locales et pérennes. Les bouleversements sont porteurs de changements. Souvent, l’opportunité et l’intérêt économiques ont été à l’origine des bouleversements politiques. Les peuples de ces pays ont besoin de l’appui d’Ipemed, comme de celui de nos professionnels, pour saisir et réaliser ces opportunités de croissance dans les meilleures conditions.

Vous êtes membre fondateur d’Ipemed depuis la création de notre institut. Qu’est-ce qui a motivé votre adhésion?

Depuis de nombreuses années et à chacun de mes voyages au Maghreb et en Afrique, j’ai senti que les gens prenaient collectivement conscience de l’intérêt d’une coopération entre pays méditerranéens. Ils la considéraient à la fois comme un relais de prospérité et de développement économique, et comme une réponse au phénomène de globalisation. Il me semble que l’Europe a compris peu à peu, quoique tardivement, que des synergies de croissance seraient possibles en se rapprochant des pays méditerranéens.

Parallèlement, même si je suis à chaque fois surpris par l’enthousiasme et la motivation de la jeunesse locale, je constate qu’ils veulent que les bénéfices de cette coopération entre les pays du Maghreb se concrétisent rapidement, que l’on montre que cela peut fonctionner et que cela fonctionne. C’est ce qui m’a conduit à rejoindre l’initiative d’Ipemed. Nous sommes fiers de participer, de par nos activités et au travers de notre engagement dans l’Institut, à la construction d’espaces plus sûrs et plus attractifs pour les investissements, et d’apporter une humble mais tangible contribution au développement économique du monde méditerranéen et des peuples qui le constituent.



Propos recueillis par Agnès Levallois