Réda Hamiani: «Le FCE veut s’appuyer sur Ipemed pour améliorer l’image de l’Algérie»

Mardi 04 Décembre 2012
Réda Hamiani, président du FCE
Le Forum des chefs d’entreprises algérien (FCE) vient d’adhérer à Ipemed. À cette occasion, son président, Réda Hamiani, chef d’entreprise, ancien ministre de la Petite et Moyenne entreprise nous a accordé une interview à Alger afin de nous exposer les raisons de cette démarche.

Qu’est ce que le FCE ?
Le FCE est une association patronale indépendante créée en 2000 qui regroupe des chefs d’entreprises du monde industriel et des services. Les grands patrons de l’Algérie sont adhérents. Nos missions sont des classiques de ce type d’organisation, à savoir la défense morale et matérielle des intérêts des adhérents, notre souhait d’influer sur la politique économique du pays et le lobbying en faveur du secteur privé. Nous défendons les valeurs de l’entreprise, de l’initiative privée, les vertus du marché. Nous souhaitons que l’État intervienne comme régulateur plus que comme acteur sur le plan économique. Mais nous avons des difficultés à faire émerger cette culture dans cette période de transition, à savoir le passage d’une économie centralisée à une économie libérale. En dépit des réformes menées dans les années 90 et des politiques d’ajustement structurel menées avec le fmi et la Banque mondiale où la libre entreprise a toute sa place, les résurgences de l’ancien système demeurent. Il n’existe pas de consensus pour admettre les bienfaits du secteur privé et en faire le moteur de l’économie.

Quels sont vos liens avec l’État, quel dialogue possible ?
Le dialogue et la concertation devraient être privilégiés pour mobiliser les énergies créatives. Le FCE use de son influ­ence à tous les niveaux de l’administration. Nous attendons de l’État qu’il dessine ce que sera l’Algérie en 2030, quand les réserves en pétrole et gaz seront taries. Il faut mettre en place une économie qui donne du travail aux jeunes en se focalisant d’abord sur l’investissement national et étranger ensuite.

Pourquoi le fce adhère-t-il à Ipemed ?
Nous partageons avec Ipemed les mêmes valeurs et nous apprécions la démarche de ce think tank qui rassemble des hommes d’affaires qui échangent autour de leurs centres d’intérêt et de leurs préoccupations. Ipemed peut nous aider à améliorer l’image de notre pays, à construire des partenariats et à faire avancer un libéralisme tempéré. La qualité des relations entre les membres d’Ipemed nous intéresse. Ce think tank produit des idées innovantes pour appréhender le monde. Nous allons nous appuyer sur lui pour travailler dans ce sens. Pour nous, ce défi obligera le patronat algérien à évoluer, à conceptualiser ses réflexions et lui permettra d’intégrer le contexte international.

Avez-vous une politique vis-à-vis de l’Europe ?
Nous avons le sentiment que les Européens connaissent mal l’Algérie. Le pays est desservi par l’image qu’en donnent les médias, qui recherchent la plupart du temps le sensationnel. Les Européens y voient un pays instable, peu sûr, où l’État intervient tous azimuts. Malgré cet environnement peu attractif, il y a de fortes potentialités et des atouts intéressants. La croissance de l’Algérie est de 5% et le pays dispose de fortes liquidités. Aujourd’hui, l’Europe perd des parts de marchés importantes au profit de nouveaux venus tels que les Chinois, les Turcs ou les Égyptiens. Nous souhaitons consolider nos liens traditionnels avec l’Europe qui doit nous aider pour rester dans sa zone d’influence.

Propos recueillis par Agnès Levallois
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