Pour une politique agricole et agroalimentaire euro-méditerranéenne

Conscient de l’aggravation des insécurités alimentaires dans la région, l’IPEMED a plaidé dès 2007 pour la création d’un « pacte agroalimentaire et rural pour l’intégration régionale euro-méditerranéenne », fondé sur les principes de proximité, de complémentarité, de solidarité et de co-développement. Fort de ses premiers travaux de diagnostic et de prospective, l’Institut a affiné ses recommandations à la lumière des principes et des outils développés par la Politique agricole commune (PAC) européenne. C’est l’objet du plaidoyer lancé en 2012 pour la mise en place d’une Politique agricole et agroalimentaire euro-méditerranéenne, qui constituerait la pierre angulaire d’un nouveau modèle de coopération Nord-Sud et Sud-Sud, et aurait pour finalité l’amélioration de la sécurité alimentaire quantitative et qualitative des populations.

Or la construction d’une sécurité alimentaire collective régionale doit tirer profit des complémentarités Nord-Sud et Sud-Sud (besoins en céréales et produits animaux dans les PSEM et besoins en fruits et légumes dans l’UE, à titre d’exemple). Cette construction doit également prendre appui sur une vision intégrée des défis alimentaires, agricoles et ruraux en Méditerranée, et tenir compte des problématiques liées à l’emploi, à la valorisation des espaces ruraux, à la gestion durable des ressources naturelles, à la santé, etc.

L’IPEMED préconise plusieurs stratégies :

  • l’augmentation de la production alimentaire locale, par un investissement significatif dans la R&D, la formation et la mise en place d’institutions structurant les filières du type OCM (organisation commune de marché) et interprofessions, et de règlementations permettant l’amélioration de la qualité des produits (normes et labels) ;
  • la promotion du modèle alimentaire méditerranéen, notamment par l’éducation et le développement des indications géographiques ;
  • la contribution, par l’organisation de filières agroalimentaires territorialisées, au développement durable des zones rurales ;

la mise en place de contrats d’approvisionnement à moyen terme, de stocks de sécurité pour les produits stratégiques et d’une préférence communautaire pour l’ensemble des produits alimentaires