Séminaire international - «Sécurité alimentaire et solidarités dans l’espace euro-méditerranéen»

Lundi 10 Décembre 2012
Agnès Levallois
Ce séminaire s’est tenu à Rabat le 27 novembre 2012 en présence de délégations de nombreux pays du pourtour méditerranéen avec pour ambition de réfléchir sur les remèdes à apporter à cette question essentielle une fois le diagnostic établi.

Il est nécessaire d’informer les politiques sur la question de la sécurité alimentaire car la production agricole mondiale devra augmenter de 70% d’ici 2050 pour répondre à l’accroissement de la population. C’est une question cruciale pour la région méditerranéenne lorsque l’on sait que 22% des importations mondiales sont concentrées sur cette région.

Le Maroc, par exemple, a lancé le Plan vert pour répondre à ce défi avec une stratégie ambitieuse reposant sur la redynamisation des investissements privés et publics, l’amélioration de la compétitivité et la modernisation de l’agriculture selon les propos du ministre marocain de l’agriculture et de la pêche maritime lors de l’ouverture officielle du séminaire.

Un constat : la pauvreté, essentiellement rurale, ne recule pas, il y a donc un problème d’accès à la l’alimentation et ensuite il faut pouvoir acheter les produits alimentaires mais tous les pays n’ont pas les moyens d’offrir le « droit à l’alimentation » à leurs populations. Autre question par rapport à la production : les produits sont-il en quantité suffisante et sont-ils sains ?

D’où le lien avec les Conseils économiques et sociaux qui sont au cœur de la réflexion par le biais de la question sociale.

Les exemples brésilien et éthiopien doivent être étudiés car le Brésil a réussi à sortir 60 millions de citoyens de la pauvreté grâce à une volonté politique forte qui est également à l’œuvre en Ethiopie.

Les questions de changement climatique ont également été abordées car les pays du sud sont en état de stress hydrique chronique et la situation va s’aggraver. Il faut produire plus et vivre avec ces changements climatiques qui affectent particulièrement la zone méditerranéenne et produire mieux en respectant un environnement fragilisé. Enfin, il faut produire plus et mieux mais en luttant contre le gaspillage et la pauvreté.

Mais cela n’est possible qu’avec un engagement politique fort et avec la volonté de mise en œuvre de solidarités. Cela peut prendre la forme de subventions aux petits producteurs plutôt qu’aux produits à la consommation et de soutien et d’encouragement aux agricultures locales.

La coopération avec l’Europe est importante il faut donc développer les liens N/S mais également S/S ce qui représente un défi majeur.

Les différents points abordés tout au long de cette journée rejoignent les préoccupations et les travaux menés par Ipemed sur la sécurité alimentaire. La question de la PAC pour les PSEM abordée par Amal Chevreau, responsable pôle études Ipemed, a été l’objet de débat et les questions soulevées montrent l’intérêt de ce sujet.



Agnès Levallois
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