Bilan 2006-2016: Relever les défis de l’eau : des idées pour agir

Vendredi 20 Mai 2016

Relever les défis de l’eau à travers une Agence Méditerranéenne de l’eau

 

Sécuriser l’accès à l’eau et à l’assainissement

 L’eau est un bien commun menacé en Méditerranée puisque la région héberge près de 60% de la population mondiale faiblement pourvue en eau, c’est-à-dire dotée de moins de 1 000 m3 d’eau/habitant/an. Les PSEM, caractérisés par une situation de stress hydrique structurelle, doivent faire face à des pressions anthropiques croissantes. Alors que les demandes en eau dans ces pays avoisinent aujourd’hui 300km3/an, et devraient augmenter de 20% d’ici 2025, les défis à relever sont nombreux et nécessitent : l’amélioration de l’accès à l’eau potable et de sa qualité, une plus grande efficacité dans les usages, une collecte et un traitement systématique des eaux usées (domestiques et industrielles), la lutte contre les pollutions diffuses (80% des pollutions marines étant d’origine terrestre), l’adaptation de la gestion des ressources en eau aux impacts du changement climatique, etc.

 Ces enjeux, de même que la géographie particulière de la région, qui réunit au sein d’un même bassin des pays confrontés à des problématiques communes, plaident en faveur d’une coopération accrue entre l’ensemble des Etats et acteurs concernés. C’est pourquoi les réflexions engagées par l’IPEMED, dès 2009, ont convergé vers la nécessité d’une gestion intégrée de la demande et des ressources en eau et d’une gouvernance de l’eau plus efficace et inclusive en Méditerranée.

 Des outils au service d’une gouvernance renouvelée

 Pour cela, l’IPEMED préconise des outils de collaboration et de régulation régionale pour sécuriser le droit à l’eau et à l’assainissement en Méditerranée :

  • La mise en œuvre de mécanismes de financement innovants, ou « micro-taxes de solidarité », afin de combler une partie du déficit de financement identifié dans les secteurs de l’eau et de l’assainissement et de sécuriser, ainsi, l’accès des populations méditerranéennes à des sources d’eau améliorées, à des installations sanitaires et à l’hygiène.
  • La mise en place d’une Agence méditerranéenne de l’eau, déclinée en trois échelons complémentaires : un système d’informations neutre et indépendant sur les ressources en eau et les causes de la pollution de la Méditerranée (« Réseau Méditerranéen de Ressources sur l’Eau »), un Comité de bassin décisionnaire rassemblant les parties prenantes (« Comité Méditerranéen des acteurs de l’eau ») et un Exécutif, à qui pourrait revenir la gestion des mécanismes de financement innovants identifiés.

 Ces recommandations, qui visent à faire de l’eau la pierre angulaire d’un nouveau modèle de coopération en Méditerranée, permettent également de consacrer le rôle central de l’eau, vecteur invisible qui sous-tend les défis liés à l’agriculture, à l’énergie, à la santé, ou même au développement touristique, comme en témoigne l’étude sur la qualité des eaux de baignade et l’amélioration de l’assainissement dans le bassin méditerranéen, publiée en 2013.

 « Dès 2011, l’IPEMED et le REMOB ont mis en place un groupe de travail de prospective pour l’avenir hydro politique de la région dans le but de proposer la création d’un « Comité de bassin de la Méditerranée » qui réunisse l’ensemble des acteurs et qui soit en mesure de définir de manière concrète les objectifs et les principes qui doivent définir les politiques de l’eau dans la région. Or la mise en place d’une Agence Méditerranéenne de l’Eau, autorité morale et instance de régulation régionale, est plus que jamais essentielle, à la lumière des diverses menaces environnementales qui guettent la Méditerranéen. Plateforme de dialogue, de rencontre et de transfert de savoirs, cette agence pourrait, par la promotion d’une « culture de l’eau », donner une sérieuse impulsion à la coopération. Pour tous les dirigeants de la Méditerranée, l’objectif qu’IPEMED et le REMOB ont voulu atteindre et continuent à poursuivre consiste à ancrer la politique de la gestion de l’eau par bassin et à renforcer la solidarité entre les nations autour du slogan : ensemble pour le bon état de l’eau en Méditerranée ».

 Fadi Comair, Président d’honneur du REMOB, Directeur général des ressources hydrauliques et électriques au ministère de l’Energie et de l’eau libanais, Expert associé

  

Publications majeures

  • Construire la Méditerranée, « Eau et assainissement des villes et pays riverains de la Méditerranée », juin 2009,
  • Projets pour la Méditerranée, « Une Agence méditerranéenne de l’eau pour passer de la stratégie à l’action », mai 2010
  • Construire la Méditerranée, « Financer l’accès à l’eau et à l’assainissement en Méditerranée. Les financements innovants : solution ou illusion ? », juin 2014

Chiffres clés

10 événements organisés

9 publications

Plus de 700 acteurs sensibilisés

Pour accéder à l'intégralité du rapport 2006-2016 cliquez ici

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