13EME CONFERENCE DE LA FEMIP : L’efficacité énergétique dans la région méditerranéenne

Mercredi 11 Décembre 2013
Compte rendu par Caroline ORJEBIN-YOUSFAOUI.
Organisée par la Banque Européenne d’Investissement à Bruxelles le 10 décembre 2013, en collaboration avec l’Observatoire Méditerranéen de l‘Energie et l’Union pour la Méditerranée, la conférence avait pour thème cette année «  L’efficacité énergétique dans la région méditerranéenne ».

Les projets énergétiques représentent 40% des activités de la Facilité Euro-Méditerranéenne  d’Investissement et de Partenariat mise en œuvre par la BEI depuis 2002 dans les pays méditerranéens, ce qui met le secteur énergétique au premier plan des enjeux de la région.
Alors que les enjeux liés à la production d’énergie ont longtemps tenu le devant de la scène dans les relations euro-méditerranéennes, l’efficacité énergétique apparaît aujourd’hui comme une priorité dans cette région. En effet celle-ci fait face au défi de la transition énergétique portée par la croissance démographique et à l’urbanisation de la région : 42 millions de constructions nouvelles sont prévues d’ici 2030. De plus, l’augmentation de la consommation d’énergie et notamment d’électricité  qui caractérise actuellement la région (5 à 7 % par an de taux de croissance de la demande d’électricité),  n’est pas supportable à moyen terme dans le contexte actuel de subventions à l’énergie : 15% du budget de l’Etat tunisien et 20% du budget de l’Etat égyptien y sont consacrés.

Toutes les parties prenantes doivent agir pour appuyer une stratégie régionale d’efficacité énergétique telle que proposée notamment dans le Plan Solaire Méditerranéen de l’Union Pour la Méditerranée.
Les intervenants au premier groupe de réflexion qui traitait du rôle de l’industrie  ont notamment insisté  sur la nécessité de mettre en place un travail sur les subventions à l’énergie afin de diminuer leur effet de distorsion et d’incitations tarifaires aux opérateurs industriels en faveur de l’efficacité énergétique, le tout dans une cadre réglementaire adapté.
Le second groupe constitué  par les représentants des pouvoirs publics a insisté sur 4 actions : la définition d’une vision commune méditerranéenne de l’efficacité énergétique ; la sensibilisation et la formation de tous ( ménages, entreprises, opérateurs, pouvoirs publics) ; la fixation d’un prix juste de l’énergie ;  le développement de plateformes de rencontres entre les projets d’efficacité énergétique identifiés par les agences nationales ( souvent de petite taille et morcelés) et les bailleurs de fonds.
Le troisième groupe consacré aux besoins de financement du secteur a identifié plusieurs lignes de crédit dédiées développées par des bailleurs de fonds (Maroc, Tunisie, Jordanie). Néanmoins ces fonds prévus souvent pour des projets de plus grande taille doivent être revus pour s’adapter aux besoins de nouveaux acteurs comme les ESCO (société de services énergétiques) ou les coopératives d’énergies renouvelables qui se développent dans le tiers secteur et qui représentent de forts vecteurs d’employabilité dans les PSEM.
La conférence s’est clôturée par une session ministérielle  autour des Ministres du Maroc, de la Tunisie, de la Palestine et de la Turquie.


IPEMED et l’Efficacité Energétique

IPEMED a travaillé plus particulièrement ces dernières années sur les aspects offre et gouvernance  de l’énergie.
2014 sera l’occasion de se pencher sur les aspects liés à la demande en énergie ainsi que sur les implications sociales et économiques de ces choix énergétiques dans le cadre d’un groupe de travail dédié.
A cette réflexion sur les politiques et les outils de maîtrise de l’énergie, s’ajoutera une réflexion portant sur le potentiel de valorisation, notamment énergétique, des déchets solides en Méditerranée.

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