2ème conférence internationale de Medener : La région Méditerranée en route vers une transition énergétique

Lundi 28 Avril 2014
Caroline ORJEBIN-YOUSFAOUI
L’Agence de l’Environnement et de la Maitrise de l’Energie (ADEME) organisait, le vendredi 24 avril à la Villa Méditerranée à Marseille, la deuxième conférence du Réseau Méditerranéen des Agences de maîtrise de l’énergie, MEDENER.

Une première conférence organisée en septembre 2013 avait permis d’identifier les enjeux et de poser les perspectives de la transition énergétique en Méditerranée.

La rencontre du 24 avril avait pour objectif de mieux connaitre les acteurs de la transition énergétique actifs sur les deux rives et d’améliorer la synergie des projets, en privilégiant le renforcement des compétences et la mobilisation des investissements.

Les défis de la transition énergétique sont nombreux en Méditerranée, comme l’a souligné Nejib Osman, Directeur Etudes et Planification du Ministère tunisien de l’industrie et de l’énergie:
-    Des défis communs aux deux rives comme la sécurité énergétique, la compétitivité économique et la protection du climat,
-    Des défis spécifiques aux Pays du Sud et de l’Est de la Méditerranée ( Psem) : croissance de la demande, prédominance des énergies fossiles et poids des subventions énergétiques.
La transition énergétique s’avère la solution à l’ensemble de ces défis au travers de deux piliers : sobriété et efficacité énergétique d’une part et développement des énergies renouvelables pour diversifier le mix énergétique, d’autre part.

Le rôle de Medener est avant tout de fournir une structure souple aux différents acteurs de la transition énergétique en matière d’échanges d’expérience et de savoir-faire. Pour cela chaque acteur doit jouer son rôle.

L’introduction à la conférence réalisée par M. Michel Vauzelle, Président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur a souligné le rôle primordial des collectivités locales dans la mise en œuvre de la transition énergétique. Ancrage territorial et démocratie participative sont deux conditions nécessaires à la réussite de la transition énergétique en Méditerranée. Le rôle de la société civile ne doit donc pas être négligé comme miroir des attentes des citoyens.

Les entreprises ont quant à elles un rôle essentiel pour assurer le transfert de savoir faire et de technologies et la mise en place de filières de coproduction entre les deux rives, que ce soit dans le domaine des ENR ou de l’efficacité énergétique, comme l’a souligné Jean-Louis Guigou. Leurs attentes en termes de sécurisation des investissements et de développement de formations adéquates devraient être davantage prises en compte et doivent reposer sur un « nouveau partenariat énergique » porté par les institutions des deux rives comme l’Union pour la Méditerranée. Celle-ci, comme  l’Irena, ont par ailleurs un rôle important de valorisation des démarches et projets menés par les différents acteurs auprès des Etats et des bailleurs de fonds.

Une fois le rôle de chacun des acteurs bien identifié, se pose la question des synergies et des projets développables entre eux. La gouvernance des projets de transition énergétique est cruciale dans les Psem.

Les intervenants tant jordaniens que libanais ont rappelé que les normes existent déjà en la matière, notamment dans le bâtiment. Mais  la mise en application de ces normes soufre d’un déficit de renforcement des capacités institutionnelles et d’incitation aux Etats à soutenir ces démarches.

La promotion de l’innovation, y compris sociale et financière, le développement de l’ingénierie de projets et l’adéquation entre l’offre de financements et les attentes des Psem apparaissent come trois clés de la réussite de la transition énergétique, comme l’a souligné François Moisan, Directeur Exécutif Recherche et International de l’ADEME en conclusion de la conférence.

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