Conférence « Pour une nouvelle politique énergétique européenne en 2030 climatique, compétitive et solidaire »

Lundi 27 Janvier 2014
Caroline ORJEBIN-YOUSFAOUI




Confrontations Europe et Total ont organisé le vendredi 24 janvier 2013 une conférence sur le nouveau « paquet énergie-climat »  de la Commission européenne à Bruxelles.

Ce colloque a été l’occasion de prendre connaissance du contenu du nouveau « paquet énergie-climat », des réactions du secteur notamment de l’électricité à ces mesures et des ambitions de l’Union européenne en matière d’énergie et de changement climatique.

En effet,  la Commission européenne a proposé le 22 janvier 2014 son projet pour la politique énergétique et climatique de l'Union à horizon 2030.
Le précédent paquet «  énergie –climat « de l’Union européenne  fixait un triple objectif pour 2020 : moins 20% d’émissions de gaz à effet de serre, 20% d’énergies renouvelables et 20% d’efficacité énergétique.
Les deux premiers objectifs ayant été atteints,  le paquet énergie-climat adopté en janvier 2014 propose deux objectifs pour 2030 : moins 40% démissions de gaz à effet de serre et 27% d’énergies renouvelables d’ici 2030. Pour la Commission, il s'agit d'objectifs ambitieux permettant de favoriser une économie compétitive, sûre et décarbonée.

Mais du côté des industriels on craint que les objectifs ne pèsent encore sur la compétitivité des entreprises européennes. La Commission rappelle néanmoins qu’une communication de la Commission, portant sur la renaissance industrielle, a été publiée le même jour que le Paquet énergie climat. Celle-ci insiste sur l’importance de prendre en compte la compétitivité industrielle dans toutes les politiques européenne pour porter à terme la part de l’industrie à 20% du PIB européen.
Les industriels insistent néanmoins sur les « effets pervers » générés par la mise en place d’objectifs en termes d’ENR. Les subventions aux ENR ont en effet entrainé une sur -capacité et une hausse du prix de l’énergie. Celle-ci a créé un réel handicap dans la concurrence internationale pour les énergéticiens européens et ne s’est pas accompagnée de la création d’une filière industrielle porteuse de valeur. Les industriels réclament donc la neutralité technologique et une plus grande liberté du marché comme conditions de renouveau de la compétitivité  énergétique et industrielle européenne.

Concernant l’objectif de réduction des émissions de CO2, si il fait consensus sur le principe, les industriels comme les ONG craignent, que faute d’accord contraignant mondial au prochain COP 21 de 2015, l’Europe n’avance seule sur cette voie. En effet,  les émissions de CO2 européennes ne représentent aujourd’hui que 10% des émissions mondiales tandis qu’elles n’en représenteront plus que 4% en 2030. Faute d’un signal prix fort sur le marché du carbone, les participants craignent donc que l’effet d’entrainement souhaité n’ait pas lieu au niveau mondial.

La plupart des intervenants et notamment Confrontations Europe, plaident pour un  « pacte de solidarité » dans le domaine de l’énergie,  autour d’un objectif commun, mais laissant une marge de liberté sur les moyens employés pour l’atteindre par les Etats.
La question de l’efficacité énergétique qui sera traitée en juillet 2014 sera également suivie avec attention, considérant le potentiel qu’il représente pour le monde de l’industrie.

Force est de constater que la définition d’une vision commune énergétique européenne a encore du chemin à parcourir. Dans ce contexte, la perspective d’une « Communauté euro-méditerranéenne de l’énergie » apparaît plus que jamais comme un objectif de long terme. La recherche d’accords sous-régionaux entre Etats, selon une logique de géométrie variable, et le soutien à la mise en place de projets d’intégration économique croisée entre entreprises des deux rives de la méditerranée apparaissent donc comme les étapes à soutenir dans un futur proche.


Caroline ORJEBIN-YOUSFAOUI, Chef de projets Eau, Energie, Transports. IPEMED
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