Le changement climatique : un enjeu régional source des coopérations économiques

Vendredi 11 Décembre 2015
Macarena NUNO

Le réchauffement climatique n’est pas seulement une menace, certes très importante pour les pays méditerranéens, mais aussi une opportunité de rapprochement économique pour les deux rives, d’où l’importance de promouvoir, au-delà des accords mondiaux, une démarche et des coopérations régionales en la matière.

C’est le message fort que l’IPEMED a porté lors des nombreux événements et conférences organisés lors de la MEDCOP et lors de la COP21. C’est le message que l’IPEMED continuera de porter lors de la COP22 au Maroc.

Les pays sud méditerranéens se trouvent d’ors et déjà dans une situation de fragilité écologique (stress hydrique, urbanisation rampante, insécurité alimentaire, émission des GES faible mais en hausse, etc.) qui ne peut que s’accentuer du fait du réchauffement de la planète. D’où l’importance d’anticiper et d‘innover et cela dans le cadre des coopérations Nord-Sud et Sud-Sud.

La présentation organisée par Thibault Fabre et le cabinet R.M.D.A dans le stand de la région PACA au Bourget (1er décembre) autour de la coproduction et le plateau télévisé (JT Solutions COP21 du 10 décembre) ont permis de présenter les potentialités de ce nouveau type de partenariat productif, les conditions pour que cette dynamique accompagne le développement d’une économie verte en Méditerranée et des exemples de coproduction réussite dans le domaine de l’efficacité énergétique et des bâtiments verts notamment au Maroc.

L’intervention de Jean-Louis Guigou lors de la conférence organisée par Suez (1er décembre) autour de l’enjeu de l’eau face au changement climatique ainsi que la conférence d’IPEMED au Grand Palais (4 décembre) sur les financements innovants pour un meilleur accès à l’eau et à l’assainissement ont mis en exergue la nécessité de prêter une attention toute particulière, dans cette région du monde, à cette ressource de plus en plus rare. De local, l’eau est devenue un enjeu global et aussi régional.

Ces temps d’échange ont également permis d’évoquer des pistes innovantes de financements possibles pour améliorer l’accès à l’eau. Certaines de ses idées ont été testées par M Douste-Blazy, Secrétaire général adjoint des Nations Unies en charge des financements innovants pour le développement et Président d’UNITAID, ce qui lui permet de dire qu’il suffit d’une volonté politique forte d’un noyau dur des pays pour mettre en place ces solutions qui sont connues et opérationnelles.

L’eau n’étant pas le seul défi de la région face au changement climatique, l’IPEMED a souhaité ouvrir le débat aux problématiques agricoles et énergétiques en Méditerranée lors de conférence organisée à l’espace Générations climat du Bourget (2 décembre). Deux secteurs dans lesquels des coopérations économiques Nord-Sud gagnant-gagnant peuvent être développées. En effet, le changement climatique accentuera la déjà importante insécurité alimentaire des pays sud méditerranéens. Comme l’a indiqué Jean-Louis Rastouin, la mise en place des systèmes alimentaires territorialisés peut contribuer à atténuer ces effets négatifs et à renforcer la résilience des écosystèmes face aux changements à venir. Du coté énergétique, Louis Boisgibault a rappelé la prise de conscience réelle de l’intérêt de développer des coopérations Nord-Sud profitant de la complémentarité énergétique évidente en Méditerranée. Pour prévue, la mise en place par l’Union européenne de trois plateformes de coopération technique. Reste maintenant à avancer sur la question du financement de ces coopérations compte tenu, notamment, de la conditionnalité financière, parfois forte, exprimée par les pays méditerranéens dans leurs CPDN.

Autant d’enjeux sectoriels et de pistes de coopérations concrètes qui ont été à nouveau abordés lors des échanges, très animés, qui ont eu lieu entre Jean-Louis Guigou, Antoine-Tristan Mocilnikar et Arab Hoballah lors du plateau TV du Bourget (8 décembre) sur la coopération méditerranéenne à l’épreuve du climat.

Pour compléter cette semaine, intense, d’information et de sensibilisation, IPEMED a organisé deux autres temps d’échange.

Après avoir illustré la réalité de la coopération méditerranéenne dans le domaine de la lutte contre le changement climatique ainsi que ses potentialités, IPEMED, Institut de prospective, a souhaité dépasser le cadre des coopérations euro-méditerranéennes et se questionner sur l’avenir de cette coopération. Avenir qui passe forcément pour une ouverture vers l’Afrique subsaharienne, nouvel espace de solidarité climatique. C’était l’objet de la conférence organisée le 3 décembre en présence de Saïd Mouline, Président de l’ADEREE, de Jaime de Melo, Directeur scientifique de la FERDI et Mohamed Boussaid, conseiller technique d’AC Maroc.

La présentation de Kelly Robin lors de l’Agora du Club France développement durable au Grand Palais (9 décembre) a permis, enfin, de présenter les travaux d’IPEMED, sa vision intégrée des enjeux du changement climatique en Méditerranée et de susciter des nouvelles coopérations. 

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