Réunion du Groupe de travail « Economie circulaire » IPEMED - ADEME

Mercredi 13 Mai 2015
Kelly ROBIN
Face aux défis à la fois énergétiques, socio-économiques, politiques et climatiques auxquels sont confrontés les pays méditerranéens, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME), membre du Réseau méditerranéen des agences de maîtrise de l’énergie (MEDENER), a développé en 2014 un partenariat avec l’Institut de prospective économique du monde méditerranéen (IPEMED) afin de promouvoir l’efficacité énergétique et le développement d’énergies renouvelables comme piliers de la transition énergétique en Méditerranée.

Dans le cadre de ce partenariat, deux axes ont été privilégiés : l’efficacité énergétique, objet de la réunion d’un premier groupe de travail, en avril 2014 , et le potentiel d’approche en économie circulaire de la gestion des déchets en Méditerranée. Afin d’ouvrir le débat sur les premiers résultats de l’étude qui a été menée sur ce second axe, en particulier sur le potentiel de valorisation énergétique et agricole des déchets solides au Maroc, en Tunisie, en Algérie, en Egypte et en Turquie, un groupe de travail restreint, co-organisé par l’ADEME et IPEMED, s’est réuni le 13 mai, à Paris, dans les locaux d’IPEMED.

Présentation de l’étude par le Professeur Soudi : les « déchets », quelles opportunités socio-économiques pour la Méditerranée ?
Cette réunion a été introduite par Kelly ROBIN, chef de projet IPEMED, qui a insisté sur le caractère exploratoire de l’étude, à savoir l’évaluation, de fait parcellaire, du potentiel de valorisation énergétique et agricole des déchets solides en Méditerranée à partir de 5 pays pilotes. Cette entrée en matière a priori technique souhaite avant tout mettre en lumière les opportunités socio-économiques en termes de création d’emplois et de marchés qui y sont associées et promouvoir une approche intégrée de l’économie circulaire en Méditerranée.

Une présentation détaillée de la version intermédiaire du rapport a ensuite été réalisée par le Professeur Soudi, expert associé à IPEMED, qui a rappelé les enjeux notamment environnementaux auxquels les pays de la rive Sud de la Méditerranée font face. Il a exposé, à partir d’un premier état des lieux du volume et de la composition des déchets ménagers dans les 5 pays de l’étude, le potentiel de valorisation des déchets notamment organiques. En guise d’illustration, Monsieur Soudi a rappelé qu’en moyenne, la fraction organique des déchets ménagers est évaluée à près de 60% en zone urbaine ; un chiffre qui atteint près de 80% en milieu rural. La mise en place d’une filière de compostage est donc pleinement justifiée, notamment en Turquie et Egypte où les gisements potentiellement valorisables sont les plus importants. Une revue du potentiel de valorisation énergétique (dont production de biogaz) a été également opérée par Monsieur Soudi à partir d’estimations et de l’analyse des premières initiatives répertoriées. En effet, l’étude souhaite identifier et diffuser des « bonnes pratiques », valoriser les résultats des projets régionaux menés sur la thématique et mettre en exergue les complémentarités existantes entre les pays méditerranéens.

Recommandations des participants : mieux connaître et faire connaître les potentiels liés à la valorisation des déchets
- Promouvoir une vision intégrée : afin d’affiner les recommandations du rapport, les participants du groupe de travail se sont accordés sur la nécessité d’adopter une démarche intégrée, qui prenne en compte l’amont de la filière (actions de sensibilisation, d’éducation environnementale au « tri à la source ») et l’aval (commercialisation du compost, par exemple). De même, l’association des industriels et des universités à toute réflexion autour de « l’économie circulaire » a été jugée essentielle, et la prise en compte du rôle du secteur informel également.

- Améliorer la connaissance : les données actuelles ne permettant d’évaluer avec précision le potentiel de valorisation des déchets solides en Méditerranée, l’axe de recommandation principal vise à promouvoir une meilleure connaissance au travers d’une cartographie des déchets par type, par ville et de scénarios prospectifs visant à quantifier l’évolution des déchets.

- Diffuser les « bonnes pratiques » : l’ensemble des participants s’est accordé sur la nécessité de promouvoir des technologies et des initiatives adaptées au contexte local (notamment pour le tri à la source), voire territorial. Le thème de la gouvernance a également été l’objet de débats puisque la définition et la mise en oeuvre d’instruments règlementaires et financiers incitatifs aux différentes échelles conditionnent la « perception » et donc, le traitement des déchets en Méditerranée. Le travail de cartographie des projets, notamment régionaux, devrait permettre d’affiner le travail d’analyse mené par le Professeur Soudi et d’encourager les échanges de savoir et savoir-faire entre les deux rives de la Méditerranée, mais aussi entre PSEM - même si le recours à un benchmark plus « international » (expériences réussies dans les PED) a été suggéré.

Pour en savoir plus :
La présentation préparée par Monsieur Soudi est disponible sur demande auprès de Mlle Kelly ROBIN, IPEMED. Si vous souhaitez en savoir plus sur l’étude ou attirer notre attention sur une initiative, une étude ou un projet en lien avec le présent objet, n’hésitez pas à me contacter.
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