IPEMED partenaire de la MENA-OECD INVESTMENT SECURITY IN THE MEDITERRANEAN (ISMED)

Mardi 01 Janvier 2013

WORKING GROUP INAUGURAL CONFERENCE

Fostering Infrastructure Investment in the MENA Region Mitigating Risk in Uncertain Times

 
Le 9 décembre 2013 a lieu à Paris la conférence inaugurale du groupe de travail MENA-OCDE sur la sécurité des investissements dans la région méditerranéenne (Groupe de travail MENA-OCDE « ISMED ») à laquelle ont pris part de hauts responsables, d’Irak, du Maroc, mais aussi des représentants de 10 pays de l’OCDE et 10 pays de la région MENA, des experts de la Commission européenne, l'Agence multilatérale de garantie des investissements (MIGA), la Commission des Nations Unies pour le droit commercial international (CNUDCI), de la Banque européenne d’investissement (BEI), la Banque européenne de reconstruction et de développement (BERD), l'Union pour la Méditerranée, et l'Institut de prospective économique du monde méditerranéen (IPEMED).

 Mme Elisabeth Guigou, Députée, Présidente de la Commission des affaires étrangères de l’Assemblée Nationale a pris part à la session inaugurale aux côtés de Mohamed Louafa Ministre délégué auprès du Chef du gouvernement Chargé des Affaires générales et de la Gouvernance du Maroc, de Rintaro Tamaki, Deputy Secretary-General, OECD et de Fareed Yasseen, Ambassadeur d’Iraq en France.

Lors de son allocution, Mme Guigou a rappelé que « pour la rive Nord, et en particulier pour la France, investir dans les pays de la rive Sud de la Méditerranée est pourtant capital, aussi bien pour des raisons économiques, étant donné les perspectives de croissance dans cette région, que politiques, pour resserrer le partenariat méditerranéen. C’est d’ailleurs une des priorités de la politique étrangère française, au travers de la diplomatie économique portée par Laurent Fabius. La sécurisation des investissements dans la région méditerranéenne est donc fondamentale ».

Elle a également souligné que le travail du groupe ISMED lui paraît d’autant plus important qu’il vient s’inscrire en résonance, et surtout en synergie, avec d’autres initiatives phares défendues par la France, pour l’avenir de la Méditerranée : des projets concrets, utiles et visibles dans le cadre de l’UpM ; une dynamique nouvelle de co-production économique en Méditerranée et de partenariat « gagnant - gagnant » ; ou encore le développement d’une véritable communauté euro-méditerranéenne dans le domaine de l’énergie. Pour toutes ces initiatives, il faudra bien sûr parvenir à mobiliser efficacement des investissements. C’est la clef de la réussite et de notre avenir commun.

Radhi Meddeb, Président d’Ipemed a pris part à la session dédiée au risk management dans les projets d’infrastructures dans la région Mena. Il a rappelé qu’en 2010, dans une étude pour la Caisse des Dépôts (France), le cabinet McKinsey évaluait le «pipe» de projets publics à 5 ans à 200 Mds€ [1] dans neuf secteurs d’activité de onze PSEM (hors Turquie mais incluant la Libye) soit 40 Mds€ par an sur 5 ans. La BEI estime les besoins, pour les dix prochaines années et sur la seule rive sud de la Méditerranée, à 100 Mds€ dans le domaine énergétique, 110 Mds€ pour l’aménagement urbain (eau, assainissement, traitement des déchets, transports urbains), 20Mds€ pour la logistique (ports, aéroports, autoroutes) et 20Mds€ pour le soutien au développement d’entreprises, en contribution aux 50 millions d’emplois que les PSEM doivent créer d’ici 2020. Enfin, en 2012, l’Arab Financing Facility for Infrastructure, a estimé que le monde arabe doit investir entre 75 et 100 milliards de dollars par an dans les infrastructures pour maintenir les taux de croissance réalisés ces dernières années.

Radhi Medded a rappelé que les investisseurs ont besoin d’un régime ad hoc pour rendre attractifs les investissements en infrastructures à long terme. La région Mena a besoin d’une architecture financière dédiée à l’instar de ce qui a été mis en place dans d’autres régions du monde pour mieux qualifier les projets, aider à donner plus de lisibilité aux instruments de garanties, et de financement de projets.

Le choix des projets est important car les projets d’infrastructures sont très nombreux et n’obéissent pas dans leur ensemble à des critères de sélection, de taille, d’opportunité ou même d’importance et que de façon pragmatique, la priorisation des projets est seule à même de répondre à l’objectif de concentration des moyens qui est indispensable notamment à travers des plans d’investissement en infrastructures claires.

Les infrastructures sont incontournables pour la croissance économique et le développement, de la région MENA, en raison de la croissance démographique, l'urbanisation rapide et une demande sociale croissante pour l’amélioration des services publics et la création d’emplois. Les contraintes budgétaires auxquelles font face de nombreux gouvernements de la région font que les besoins en infrastructures ne peuvent être satisfaits exclusivement par des ressources publiques. Or mobiliser l’expertise et les capitaux du secteur privé pour la réalisation d’infrastructures publiques dans la région MENA devient également de plus en plus difficile.

Dans ce contexte, les participants ont approuvé l’établissement du Groupe de travail MENA-OCDE «ISMED» en tant que groupe de travail officiel du Programme MENA-OCDE pour l’Investissement. Certaines entreprises qui ont pris part à cette conférence, notamment le Groupe Caisse des dépôts et de consignations, le Groupe GDF Suez, ont manifesté un intérêt  pour ntégrer les task forces sur l'arbitrage commercial, les partenariats public-privé, la finance islamique ou les instruments de partage des coûts et des risques.

Le Groupe de travail MENA-OCDE «ISMED» concentrera ses travaux sur le développement d’approches innovantes susceptibles d’accroître l'efficacité des mesures de protection de l'investissement et des instruments d'atténuation des risques.

D’ici fin 2014, le Groupe élaborera des recommandations sur des questions sur l'arbitrage commercial, les partenariats public-privé, la finance islamique ou les instruments de partage des coûts et des risques.




Amal Chevreau; Responsable du pole etudes et projets

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[1] Ces chiffres doivent être revus à la hausse du fait du retard accusé dans la mise en place de projets eu égard à la situation d’instabilité politique que vivent certains pays de la région.


+ d'infos :

http://www.oecd.org/mena/investment/ismedmeeting.htm

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