Promouvoir le recours au partenariat public-privé pour le financement et la réalisation des projets

Face au fort besoin d’investissement de la région, les PSEM doivent développer leur capacité à mobiliser le secteur privé et leur attractivité aux investissements directs étrangers (IDE). IPEMED préconise les recommandations suivantes pour une pratique harmonieuse des PPP dans les PSEM.

1.    Développer le secteur bancaire local pour lui donner une expertise en matière de financement qui présente des limites sur le long terme. Il faut insister sur des financements en monnaie locale pour se prémunir contre le risque de change.

2.    Favoriser une participation du secteur privé national au détriment des grands groupes internationaux. On observe aussi une faible participation du secteur privé national au profit d’une forte présence des groupes privés internationaux.

3.    Sécuriser et garantir les investissements en Méditerranée en mettant en place un régime juridique lisible et efficace. Il faut donc promouvoir un cadre juridique unifié, simple et non morcelé.

4.    Généraliser et standardiser les procédures le plus possible pour faciliter la mise en place des PPP.

5.    Créer des unités PPP rassemblant compétences juridiques, économiques et financières. Ces unités PPP auront pour rôle de diffuser au maximum les meilleurs pratiques, appuyer les offres de projets des autorités, planifier et rendre prioritaire certains projets PPP.

6.    S’appuyer sur un projet pilote qui a bien fonctionné, de taille raisonnable, et qui doit présenter une rentabilité économique pour l’opérateur privé. Comme le souligne Alain Poliakoff « il ne faut pas vouloir mettre en place trop de projets à la fois ».

7.    Inciter les pays à continuer leur évolution de leurs cadres réglementaires avec l’adoption des projets de loi au Liban et en Syrie.

8.    Donner une importance aux collectivités locales avec le concept d’offre spontanée. Le processus de régionalisation au Maroc va dans ce sens, et donne une autonomie financière accrue pour les collectivités (dans le domaine de l’équipement numérique) et d’associer les PME locales  pour favoriser la création d’emplois et renforcer le tissu industriel des PSEM.

9.    Susciter l’adhésion des usagers pour ne plus associer les PPP aux privatisations, à l’augmentation des tarifs et au désengagement  du secteur public dans les services publics. Cela nécessite une formation de tous les acteurs (privés et publics) afin qu’il y ait compréhension mutuelle. En effet, une des clés du succès des PPP réside dans un dialogue constant entre l’autorité délégatrice et le secteur privé en reconnaissant leurs intérêts partagés.

10.    Minimiser les restrictions sur l’investissement tout en incitant à attirer des IDE. Cela passe par une amélioration de l’environnement législatif, institutionnel et financier, ce qui permettra d’augmenter la concurrence entre investisseurs et prêteurs.

11.    Renforcer la coopération régionale par le partage des expériences concernant les PPP (à travers les unités existantes). Il parait donc primordial de renforcer l’expertise liée aux processus et procédures de mise en œuvre de projets PPP.

12.    Encourager la participation d’institutions financières internationales. Les nombreuses initiatives internationales pour apporter leur soutien aux PPP (OCDE, Banque Mondiale, et IFC, la BEI et l’AFD, etc…) ne feront qu’accélérer l’expansion de ce mode de financement dans la zone méditerranéenne.

13.    Promouvoir la création d’un « guichet unique » pour des projets labellisés regroupant acteurs nationaux et internationaux qui permettrait aux Etats de se tourner vers un seul interlocuteur, avec, selon Eric Diamantis vice-président d’IPEMED, une « mutualisation des expériences à l’image de la « task force » de la BEI pour les PPP en Europe serait nécessaire ».