Bilan 2006-2016 : Une plus grande mobilité économique : des idées pour agir

Vendredi 20 Mai 2016

Pour une plus grande mobilité économique euro-méditerranéenne

 

Plusieurs raisons plaident pour une mobilité accrue dans la région Euromed : le vieillissement de la population, la diminution du nombre d’actifs et des pénuries sectorielles de main d’œuvre au Nord, un capital humain formé et des taux de chômage élevés au Sud, un potentiel inexploité des diasporas de par leurs identités multiples, leurs compétences, leurs transferts financiers, leurs investissements. Les dynamiques de coproduction nécessitent également une plus grande mobilité de compétences. Une autre raison est politique. Parler d’intégration régionale en profondeur n’est pas envisageable sans une plus grande mobilité, notamment économique, dans la région.

 Passer d’une logique administrative des migrations à une logique économique des mobilités

 Cette vision défendue par notre think tank nécessite de penser, sereinement, la migration en dissociant mobilité et accès au marché du travail du contrôle des frontières et de la lutte contre l’immigration illégale. Il s’agit de prendre en compte les besoins des pays partenaires en termes de développement et de ne pas répondre uniquement aux objectifs européens de maîtrise des flux migratoires. Tout en luttant contre l’immigration illégale, il s’agit également de mettre en place une politique euro-méditerranéenne de la mobilité économique attractive pour que les pays du Nord et du Sud, et les migrants eux-mêmes puissent tirer parti du potentiel de la migration.

 Une région attractive pour une plus grande implication de la diaspora méditerranéenne

 Les pays du Nord et du Sud doivent créer les conditions d’une confiance nouvelle afin d’attirer les diasporas, d’autant plus qu’une concurrence mondiale se développe notamment auprès des migrants les plus qualifiés.

 Au Sud, les pays changent le regard qu’ils portent sur leurs diasporas. Elles ne sont plus considérées exclusivement comme de la main d‘œuvre qui rapporte des devises, mais comme des compétences, des savoir-faire, des « Ambassadeurs » qui peuvent contribuer au développement économique de leur pays d’origine et à son rayonnement international. Certains pays du Sud mettent en place, avec plus ou moins de succès, différents dispositifs afin de renforcer les liens économiques, culturels et politiques avec leur diaspora. Il est également important que les états et les banques locales promeuvent des outils financiers qui permettent d’injecter dans l’économie réelle les remises des migrants trop souvent thésaurisées ou investies dans les seuls produits immobiliers. 

 Les pays du Nord, quant à eux, gagneraient à mieux reconnaître et valoriser le dynamisme économique de la diaspora méditerranéenne qui réside en Europe, qui crée des emplois et de la valeur ajoutée. Des politiques encourageant une plus grande mobilité des hommes et des compétences, facilitant l’accès au marché du travail et sécurisant le parcours du migrant, iraient dans ce sens.

 Sécuriser le parcours du migrant

 La mise en place d’un espace euro-méditerranéen de la mobilité économique nécessite de sécuriser le parcours des migrants afin qu’ils puissent exploiter les compétences et s’impliquer dans le développement économique de la région en ayant « un pied au Nord et un pied au Sud ». Cela pourrait se faire en lui assurant, par exemple, des droits égaux à ceux des travailleurs nationaux, une portabilité et une transférabilité de certains droits (chômage, retraite, sécurité sociale, etc.), un accès facilité à la citoyenneté et à la binationalité, l’accession à des titres pluriannuels, la reconnaissance des droits politiques, etc.

 Informer sur la réalité des migrations

 Un des objectifs de notre réflexion sur la mobilité est d’apporter un éclairage sur les réalités de la migration en Méditerranée et d’analyser les politiques mises en place dans ce domaine. Tel est l’objet des publications réalisées par Hervé Le Bras et Philippe Fargues et du rapport sur les politiques d’admission des migrants économiques (espace Schengen, Canada, Etats-Unis) réalisé par Macarena Nuño.

 

 

Experts associés : Philippe Fargue, Hervé Le Bras, Farida Souiah

 Publications majeures :

  • Les Notes d’Ipemed, « Migrants et migrations dans le bassin méditerranéen », septembre 2009
  • Construire la Méditerranée, « Méditerranée : Passer des migrations aux mobilités », avril 2011
  • Etudes et analyses, « La mobilité économique en Méditerranée », mars 2014

 Chiffres clés

8 publications

5 séances de consultation avec la Banque mondiale

120 membres de la diaspora directement mobilisés

 Pour accéder à l'intégralité du rapport 2006-2016 cliquez ici. 

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