Deuxième réunion du groupe d’experts IPEMED Santé

Le 21 octobre 2011, le groupe d’experts santé d’IPEMED s’est à nouveau réuni à Paris. Les rapports sur l’état actuel des systèmes de santé marocain, tunisien et algérien ont été présentés. Ils ont été réalisés respectivement par le Pr Noureddine Fikri Benbrahim, le Pr Noureddine Achour et le Pr Jean – Paul Grangaud.

Ces rapports proposent une photographie précise des systèmes de santé actuels de ces pays. Ils détaillent notamment l’évolution du système de santé, du contexte démographique et épidémiologique à travers l’analyse des quelques variables clés (évolution de la population totale, l’espérance de vie à la naissance, évolution de l’indice de développement humain, évolution de la morbidité et de la mortalité) ainsi que les réponses apportées par les pouvoirs publics ces dernières années (organisation du système de soins, l’offre des soins, type de structures sanitaires, les ressources humains, le financement du système de santé, le médicament).

A la lecture de ces rapports, des défis nationaux émergent :

-      Une transition démographique qui s’accompagne d’un taux encore trop élevé de mortalité infantile et d’un vieillissement de la population,

-      Une transition épidémiologique durant laquelle co-existent des maladies transmissibles « traditionnelles » en voie d’éradication mais qui continuent à exister sous forme de flambées épidémiques et de nouvelles pathologies non transmissibles, dégénératives et traumatologiques (caractéristiques des pays développés), plus coûteuses.

-      L’importance d’appréhender la santé en termes de déterminants de la santé (hygiène de vie, alimentation, habitat, réduction des polluants, etc.) et d’avoir une approche multisectorielle (éducation, logement, infrastructures, sociale, etc.)

-      Le besoin de réorganiser l’offre de soins qui reste souvent mal répartie et surtout peu organisée.

-      Le manque de régulation entre le secteur public et le privé qui a permis un développement très fort de ce dernier, accentuant ainsi les inégalités d’accès aux soins.

-      Un système de financement à repenser afin de proposer des soins de qualité à tous et au moins cher. Aujourd’hui, les systèmes des trois pays sont caractérisés par le report d’une part de plus en plus importante du financement de la dépense de santé sur les ménages.
 
Ces défis nationaux sont autant d’enjeux partagés qui pourraient être traités non seulement à travers des politiques nationales mais dans le cadre des coopérations maghrébines, voir même, euro-méditerranéennes.

A la suite de cette réunion, un rapport intermédiaire a été réalisé par les Pr Chaoui et Legros. Il sera complété par les approfondissements et des pistes des coopérations proposés par les membres du groupe de travail mais également par d’autres experts sectoriels auxquels IPEMED fera appel.