La santé au coeur des exigences et des préoccupations des populations des pays du Sud

Mercredi 20 Mars 2013
Macarena Nuño, Chef de projet Ipemed
De gauche à droite : Lino Cardarelli,  Fathallah Sijilmassi, Juan José Escobar, Khaled Azzabi, Jean-Christophe Menet
Ipemed a organisé, le 5 mars, au siège du secrétariat général de l’Union pour la Méditerranée une réunion consacrée à la santé publique au Maghreb et aux coopérations possibles euro-méditerranéennes.

La santé, sujet au cœur des exigences et des préoccupations des populations des pays du Sud, doit être placée au centre des enjeux de la coopération euro- méditerranéenne. C’est la principale conclusion de la réunion organisée par Ipemed, à laquelle ont participé des représentants de haut niveau des ministères de la Santé (Algérie, Maroc, Tunisie, Espagne, Italie et France) ainsi que le secrétaire général de l’UPM, Fathallah Sijilmassi.

Après une présentation du rapport d’Ipemed Les systèmes de santé en Algérie, Maroc et Tunisie: défis nationaux et enjeux partagés par ses co-auteurs, Farid Chaoui et Michel Legros, les différentes délégations ont partagé le diagnostic posé dans le rapport : les pays du Maghreb doivent faire face à des transitions longues et complexes (transitions épidémiologique, démographique, organisationnelle et démocratique), avec des moyens financiers limités, alors que les populations ont une exigence grandissante vis-à-vis de l’accès aux soins de qualité à moindre coût. Des avancées ont été effectuées dans chacun des pays depuis leur indépendance – les représentants marocain et algérien ont présenté les réformes mises en place dans leurs pays –, mais les efforts doivent être poursuivis. Pour répondre à ces défis, les pays du Maghreb doivent engager des réformes structurelles en exploitant leurs complémentarités et en encourageant des collaborations Sud-Sud et Nord-Sud. Le rapport identifie une dizaine d’axes d’évolution. Il ne s’agit pas de programmes d’action clé en main, ceux-ci ne s’imposent pas mais ils posent un cadre de réflexion et de coopération possible et jettent une base de discussion et de partage pour les acteurs.

Les participants ont compris l’intérêt de la dynamique lancée et veulent poursuivre la réflexion. Les ministères de la Santé des pays qui le souhaiteront seront associés dans un esprit d’ouverture et d’inclusion à d’autres pays méditerranéens (Portugal, Mauritanie, Libye, Malte, etc.). L’UPM, ainsi que des acteurs clés (UE, oms, bailleurs du développement régional, secteur privé, etc.), seront également sollicités, afin de favoriser les synergies en s’appuyant sur l’existant.

L’objectif est de réaliser un travail commun sur les politiques régionales de santé. Dans cette continuité, un groupe de travail technique et informel, animé par Ipemed, se réunira à nouveau avant fin 2013 pour identifier les domaines de coopération possibles, notamment ceux conjointement identifiés comme particulièrement intéressants lors de la réunion par les partenaires du Sud (lutte contre le cancer, politique de protection maternelle et infantile, politique de vaccination, formation des cadres et des managers, information médicale, politique du médicament, etc.). Le groupe de travail définira ensuite les chantiers à privilégier et les modalités de coopération.

Cette approche concrète, utile aux populations, et basée sur des projets a fait l’unanimité. Les participants ont également reconnu l’intérêt et la pertinence du cadre souple proposé par le Dialogue 5+5 pour développer des coopérations en matière de santé. D’où la proposition de certains, notamment de l’Italie, l’Espagne, le Maroc, l’Algérie et la Tunisie, d’inscrire à l’ordre du jour de la prochaine réunion des ministres des Affaires étrangères du Dialogue 5+5, le 16 avril à Nouakchott, la création d’un Dialogue 5+5 consacré à la santé, en s’appuyant sur la démarche instaurée lors de la réunion de Barcelone. L’Italie qui assure actuellement la coprésidence avec la Mauritanie du Dialogue 5+5 portera l’initiative.

Enfin, la tenue de cette réunion de travail au sein du secrétariat général de l’Union pour la Méditerranée a sensibilisé cette institution aux enjeux de la santé en Méditerranée et à l’importance des projets concrets à soutenir dans ce domaine qui ne fait pas partie de son mandat.


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