D’une logique de consommation numérique à une logique de production des contenus dans les pays du Sud

Mardi 04 Novembre 2014
Macarena Nuño, chef de projet IPEMED

Compte-rendu : Groupe de travail numérique  :

Une quinzaine d’acteurs privés, du Nord et du Sud de la Méditerrané, spécialistes et non spécialistes du numérique, se sont réunis, vendredi 24 octobre, dans les locaux d’IPEMED pour échanger sur le rôle des TIC comme levier d’intégration régionale. Nul ne doute aujourd’hui, des opportunités offertes par le numérique en termes de croissance, (7% du PIB en Tunisie, croissance annuelle du marché international de l’ordre de 20 à 25%), de création d’emploi, d’amélioration des conditions de vie (meilleur accès à l’éducation, à la santé, etc.), comme moyen de rapprocher les citoyens de leur administration, etc.

Il a également été question du potentiel qui représente le déploiement des services via le mobile compte tenu des caractéristiques des pays du Maghreb (taux de pénétration faible d’Internet, taux de pénétration du mobile dépassant les 100%, existence des initiatives porteuses dans ce secteur –par exemple les services d’aide à l’emploi et d’inscription sur les listes électorales en Tunisie-, lien qui peut être fait avec les pays africains dans lesquels ces services se déploient avec succès).

Après un après-midi riche en échanges, il en ressort l’intérêt d’intégrer cette question, peut-être trop axée sur l’identification des secteurs dans lesquels déployer ces services via le mobile, dans une réflexion plus stratégique sur le développement des contenus au Sud, répondant ainsi davantage à l’impératif d’intégration régionale porté par l’IPEMED* . Dans ce cadre, le groupe de travail numérique suggère qu’IPEMED approfondisse sa réflexion sur la filière TIC en étudiant les conditions qui sont nécessaires, en amont et en aval pour que les pays du Sud passent d‘une logique de consommation des contenus numériques à une logique de production.

Ces conditions pourraient concerner, en amont, l’analyse :
-    des infrastructures, existantes ou à développer (notamment concernant le haut et le très haut débit), et des financements nécessaires pour les développer (logique des PPP) ;
-    des formations et du développement des compétences permettant la production des contenus (informaticiens, développeurs, etc.) ;
-    de la réglementation et de la fiscalité du numérique, avec une attention particulière portée sur l’e-commerce ;
-    du rôle que la commande publique peut jouer, au Sud, dans l’impulsion de cette logique ;
-    des financements, existants ou à créer, soutenant le développement des contenus ;
-    des dynamiques promouvant les incubateurs, les pépinières, les clusters, etc. dans ce domaine ;
-    des entreprises qui sont déjà sur ce créneau.

En aval, cela pourrait concerner, la mise en place d’un focus détaillé sur quelques secteurs porteurs dans lesquels des contenus pourraient être développés : e-gouvernement (définition d’une thématique plus précise ), e-commerce, m-services.
Ces propositions viennent utilement nourrir la réflexion en cours sur le programme de travail 2015 qui sera arrêté lors du Conseil d’administration d’IPEMED en novembre 2014.


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* Voir publications d’IPEMED sur l’espace « .med », notamment.

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