Bilan 2006-2016 : Vers un modèle touristique durable et inclusif : des idées pour agir

La région méditerranéenne est la plus touristique au monde (300 millions d’arrivées internationales en 2010) et l’activité qui en découle est primordiale pour son économie, comme en témoignent les études sur le Maroc et la Tunisie réalisées respectivement en 2012 et 2013. Cependant, les conséquences du « tourisme de masse », modèle jusqu’alors en vigueur dans les PSEM, sont dramatiques : dégradation de la biodiversité, notamment sur les côtes, multiplication des conflits d’usage du sol et des ressources naturelles, etc. L’évolution de la demande de tourisme méditerranéen, l’avènement de pratiques touristiques plus personnalisées, orientées vers l’offre culturelle et plus respectueuses de l’environnement incitent également à refonder le modèle touristique sud-méditerranéen.

 Pour cela, l’IPEMED a examiné le rôle fondamental des systèmes de transports dans l’optimisation des flux touristiques et l’amélioration de l’accessibilité des destinations méditerranéennes, l’accroissement qualitatif et quantitatif des infrastructures nécessaires au développement touristique, le poids structurant des firmes dans l’aménagement du territoire, les conditions d’une diversification de l’offre touristique, et notamment les mesures indispensables au renforcement des capacités du secteur et de sa gouvernance, à la formation professionnelle, etc.

 Promouvoir une vision transversale des enjeux touristiques en Méditerranée

 Dans le cadre de cette approche intégrée, le tourisme doit contribuer au développement socio-économique et territorial du Sud, à travers un modèle touristique durable et inclusif, avec une forte connotation d’aménagement du territoire. C’est pourquoi l’IPEMED a décliné progressivement son chantier « Tourisme » dans l’ensemble de ses réflexions sectorielles, s’intéressant par exemple à la qualité des eaux de baignade et à l’amélioration de l’assainissement dans le bassin méditerranéen, avec l’appui de l’Office français de la Fondation de l’éducation à l’environnement, organisme en charge de la gestion du Pavillon Bleu en France. De même, l’accent a été mis sur la mise en valeur des synergies entre tourisme et agriculture, tourisme et TIC, tourisme et emploi, etc.

 

« Le temps du lancement de l’UpM, dans lequel s’inscrivait la création de l’IPEMED, était celui du rebond euro-méditerranéen avec pour objectif d’établir un modèle de coopération Nord-Sud à la hauteur des enjeux géoéconomiques contemporains. La crise financière, les conflits et la crise des migrants ont plombé le projet. La tension se reflète dans la crise du tourisme qui frappe la région. L’instabilité au Sud rebute les opérateurs, pour qui le risque politique et terroriste est rédhibitoire, et les vacanciers du Nord et du Sud, inquiets, se détournent de ces destinations. Le tourisme s’enraye même dans les pays épargnés par les troubles, comme le Maroc et la Jordanie.

 Le relâchement du tourisme trahit la tendance au repli qui s’installe dans les sociétés des deux rives. Dans ce contexte, le mérite de l’IPEMED est de n’avoir jamais renoncé à promouvoir la confiance. Il l’a fait à travers un vaste travail d’acquisition de la connaissance, nécessaire pour briser les idées préconçues qui cloisonnent, et par la défense de ce qui rapproche les deux rives : la convergence des intérêts économiques et des valeurs sociales.

 La crise actuelle passera, mais elle emportera avec elle l’ancien équilibre régional. C’est pourquoi il faut continuer à œuvrer pour un modèle fondé sur l’équité socio-économique, la préservation de l’environnement, un meilleur partage du progrès et un déplacement au Sud de la centralité méditerranéenne. À cet égard, l’insertion progressive de l’Afrique sub-saharienne dans l’espace régional étendu offre aux pays du Sud une formidable opportunité de se positionner au cœur du dispositif économique euro-africain.»

 Maxime Weigert, Expert associé

 

Publications majeures

• Les Notes d’Ipemed, n°10, « Renouveler le tourisme euro-méditerranéen : le grand chantier », mai 2010
• Les Notes d’Ipemed, n°12, « Le tourisme en Tunisie. Les défis à l’heure de la transition démocratique », janvier 2012
• Construire la Méditerranée, « Le rôle des firmes touristiques dans le développement du tourisme au Maroc », février 2013

 

Chiffres clés

5 publications

3 événements

Plus de 200 acteurs sensibilisés

 

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