Compte rendu de la conférence « Tourism & development in Africa & the Middle-East, Contribution of the private sector », Le Caire, 29 Juin 2011

Jeudi 30 Juin 2011
Maxime Weigert, Chargé de recherche IPEMED.
Le 29 juin 2011, Proparco a organisé au Caire une conférence sur la contribution du secteur privé au développement touristique des pays africains et moyen-orientaux. Compte tenu des bouleversements qu’a connus la région dans les mois qui ont précédé la réunion, les échanges se sont naturellement centrés sur l’impact des révolutions arabes sur le tourisme régional et sur la manière dont les entreprises touristiques peuvent ou doivent prendre part aux changements à l’œuvre dans ces pays.

Selon l’OMT, les pertes de recettes touristiques liées aux révolutions se chiffrent, au milieu de l’année 2011, à plus d’un milliard d’euros. Si la résilience du tourisme et les politiques de relance de l’activité permettront aux pays de la région de surmonter rapidement cette crise, la transition qui se met en œuvre entraînera néanmoins d’importantes modifications sur le fonctionnement du secteur. Les entreprises seront les premières concernées par ces changements, qui porteront tant sur les conditions de l’emploi touristique (syndicalisation, formation, etc) que sur les conditions de l’investissement (facilitation de l’accès au foncier, libéralisation de l’économie touristique, etc). Ce nouvel environnement des affaires devrait s’avérer propice à la reprise, dans les pays de la région, d’un développement touristique qui prenne mieux en compte les évolutions du tourisme international : diversification et montée en gamme des produits, meilleure accessibilité des destinations, valorisation du patrimoine culturel, etc.

Le secteur privé peut trouver dans la notion de RSE un moyen efficace et utile de prendre part à ces transformations. Les bonnes pratiques touristiques permettent aux opérateurs de renforcer leur compétitivité et la rentabilité de leurs investissements, dans la mesure où le respect de l’environnement et des cultures et l’amélioration des relations sociales au sein de l’entreprise sont gages de qualité, de durabilité et de sécurisation de l’offre. Mais surtout, la contribution des entreprises à un développement touristique propre et durable (protection de l’environnement, création d’emplois et d’industries au niveau local, etc), concourt à la valorisation de la destination dans laquelle elles sont implantées, qui constitue la « matière première » des opérateurs. Cet enjeu rappelle que les logiques du secteur privé ne sont nullement concurrentes de celles des États et des communautés locales, et que la coopération entre ces trois types d’acteurs est une nécessité.

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