Tourisme et intégration régionale

Le tourisme constitue une activité primordiale pour l’économie de la région euro-méditerranéenne, dans les pays de la rive sud (Tunisie, Maroc, Egypte) comme dans ceux de la rive nord (Grèce, Italie, Espagne). Les mutations globales du secteur vouent le modèle méditerranéen, historiquement axé sur le tourisme balnéaire de masse, à l’obsolescence et au dépérissement. Le réchauffement climatique, l’intégration des systèmes de transport euro-méditerranéens, la facilitation des mobilités régionales, l’avènement de nouvelles pratiques touristiques, orientées vers l’offre culturelle et plus respectueuses de l’environnement, sont autant d’évolutions qui incitent à refonder le tourisme méditerranéen.

Pour les PSEM, où la majeure partie de l’offre fait fi des exigences environnementales et s’avère peu propice au développement local, le principal défi à relever est de s’adapter aux nouvelles tendances du tourisme international et à la demande croissante pour un « tourisme durable »; comme le font déjà la plupart des pays de la rive nord (Espagne, Grèce). L’enjeu de cette transition touristique est considérable : il en va de la vitalité d’un secteur qui compte pour 10% de la production de richesse en moyenne sur les deux rives de la Méditerranée ; il en va du développement territorial de la région (le tourisme exerce une importante fonction d’aménagement) ; il en va, surtout, de l’approfondissement de l’intégration euro-méditerranéenne. En effet, le tourisme favorise la circulation des hommes, des capitaux, des biens et des savoirs. Dans le contexte de l’accroissement des flux touristiques régionaux (à la fois Nord-Sud et Sud-Sud), la mise en œuvre d’un tourisme contribuant au développement, préservant l’environnement et respectant les cultures peut aider à apaiser les tensions liées à la méconnaissance de l’autre rive, dont on sait combien elles pèsent sur l’intégration de la région.