François, l'africain

Humeur n°193 -
Mercredi 18 Janvier 2017 - Jean-Louis Guigou

Le Sommet des chefs d’Etat Afrique-France, de Bamako le 13 et 14 janvier 2017, fut un très grand succès pour la France, pour l’Afrique et pour le Président François Hollande. Si les chefs d’Etat ou de gouvernement africains avaient eu leur mot à dire sur l’élection présidentielle française, à la quasi-unanimité, ils auraient plébiscité et reconduit François Hollande dans ses fonctions.

Ce succès se mesure au nombre et la variété de personnalités présentes. Soixante délégations dont trente-cinq chefs d’Etat et de gouvernement, les représentants des Nations Unies, de l’U.E., de l’Union Africaine, de la BAD, du FMI, de l’OIF, etc. Et par de nombreuses délégations patronales.

Le communiqué final énumère au-delà d’un très grand nombre de décisions sur la lutte contre le terrorisme, la coopération militaire, la formation, la sécurité numérique, le Sahel, les droits de l’homme, la démocratie mais aussi sur le développement inclusif, l’immigration, la diversification des économies, etc.

Ce communiqué révèle aussi une prise de conscience collective d’un destin commun entre l’Afrique et la France et au-delà, entre l’Afrique et l’Europe. Le succès de ce sommet est dû d’abord au Président François Hollande qui s’est profondément investi dans les dossiers africains et qui a su imposer une méthode.  Le Président que certains ont baptisé « François l’africain » a su se faire aimer des dirigeants et des peuples africains par ses décisions et son comportement parce qu’il aime l’Afrique. Ça se voit, ça se dit, ça se sent. Il y est très à l’aise. En cinq ans, il a considérablement transformé le système France – Afrique, expurgé les turpitudes, les porteurs de valise et les officines occultes. La méthode qu’il a imposée consiste à obtenir préalablement à toute opération à venir une caution internationale de l’Union Européenne, de l’Union Africaine et l’ONU et à responsabiliser les dirigeants africains dans la résolution des crises africaines.

Enfin, ce sommet Afrique-France de Bamako s’est déroulé à un moment particulièrement opportun : l’Amérique de Donald Trump se retire. La Chine est rapide mais elle déçoit. L’Europe attire et commence à comprendre que l’Afrique c’est l’avenir mais elle est lente à se décider. L’Afrique, pour sa part, émerge et souhaite rapidement un ancrage avec son proche voisin du Nord.

Voilà pourquoi, après ce brillant succès dans les relations bilatérales (Afrique-France), la France doit dès maintenant, préparer le sommet Multilatéral (Afrique-Europe) d’Abidjan en novembre 2017 et devenir le leader de la Verticale Afrique-Méditerranée-Europe.

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