La passion du chef de l’Etat et du Premier Ministre pour l’axe Europe-Méditerranée-Afrique

Humeur n°201 -
Vendredi 19 Mai 2017 - Jean-Louis Guigou

En faisant des recherches sur les discours, débats et interviews d’Emmanuel Macron, concernant la Méditerranée et l’Afrique, j’ai fait une fabuleuse découverte.

Le 7 avril 2017, en pleine campagne présidentielle, dans une tribune publiée par le journal l’Opinion, le député Edouard Philippe et 23 élus de droite et du centre, ont clamé leur indignation devant « La Méditerranée, cette absence qui ne laisse rien présager de bon ». Edouard Philippe s’interrogeait et interpellait ainsi les candidats : « Qui formulera un projet faisant de la France le pivot de ce défi essentiel pour, excusez du peu, l’Europe, l’Afrique et le Moyen-Orient ? » et de poursuivre « Encore faut-il que quelqu’un ait cette vision et nous propose de refaire de notre mer commune à nouveau un « axe du monde » ». Le même Edouard Philippe, se résignait : « Seul le candidat de la gauche radicale aborde régulièrement cette question, ce qui nous incite à saluer sa hauteur de vue, mais certainement pas à acquiescer ses solutions ».

C’était ignorer que, de son côté, séparément, un autre candidat, Emmanuel Macron, prêchait pour une vision géopolitique historique, associant dans un partenariat ambitieux, l’Europe, la Méditerranée et l’Afrique. Le 1er avril à Marseille, Emmanuel Macron déclarait ainsi : « Nous allons refonder non pas une nouvelle politique de la Méditerranée simplement, nous allons refonder une route de la liberté et de la responsabilité qui ira de l’autre rive de la Méditerranée et qui traversera toute l’Afrique. » Et de poursuivre dans une interview accordée au Monde, le 23 avril, « Je veux établir un partenariat ambitieux entre la France, l’Europe, la Méditerranée et l’Afrique qui renforce nos intérêts mutuels dans tous les domaines : climat, commerce, emploi, innovation, mais aussi sécurité et stabilité. Aux côtés des relations entre Etats, ce partenariat s’appuiera sur les forces vives africaines et françaises : intellectuels, ONG, diasporas de France et d’Afrique, entreprises. »

À Beyrouth, à Alger, à Tunis, les discours d’Emmanuel Macron reprennent les termes clés de son projet :  construire ensemble notre avenir, partenariat, défis communs, filières intégrées, co-localisations…

 

Ainsi, les deux visions d’Edouard Philippe et d’Emmanuel Macron sont similaires et complémentaires : ils veulent mettre le Cap au Sud. D’un côté, Edouard Philippe veut revenir à la vision braudelienne de la Méditerranée-monde, carrefour exceptionnel entre l’Europe, l’Asie et l’Afrique. De l’autre, Emmanuel Macron reprend et modernise la vision de François Mitterrand : « Sans l’Afrique, la France n’aura pas sa place au XXIème siècle ».  Il reprend aussi les idées maitresses du Général de Gaulle, qui affirmait en 1944, à Brazzaville « Il faut engager les colonies sur la route des temps nouveaux, c’est-à-dire, la voie du progrès de la liberté et de la responsabilité. »

 

Le bon Dieu fait bien les choses : Emmanuel Macron est devenu notre Président, Edouard Philippe son Premier ministre. L’Europe va être refondée, la Méditerranée intégrée, revivifiée et l’Afrique associée. Comme le déclarait le président Macron lors de son investiture le 14 mai à l’Elysée : « La géographie se rétrécit, le temps s’accélère. » Le moment est venu de bâtir ensemble notre XXIème siècle, avec nos voisins du Nord et du Sud, arrimer l’Afrique et l’Europe et donner la Méditerranée sa centralité.

 

La construction de cette grande région intercontinentale Europe-Méditerranée-Afrique n’est pas une vue de l’esprit. L’IPEMED y travaille depuis dix ans, mettant en évidence les tendances lourdes qui sont à l’œuvre (régionalisation de l’économie mondiale, co-production, circuits courts …). L’impulsion politique du Président Emmanuel Macron et de son nouveau Premier ministre, Edouard Philippe, va permettre de passer de la vision à la stratégie et aux outils pour réaliser cet ambitieux projet.

 

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