Adriana Jaramillo : Combattre l’inadéquation entre le système éducatif et le marché du travail

Humeur n° -
Lundi 21 Novembre 2011
Manifestation d’étudiants en Tunisie.
Adriana Jaramillo, spécialiste sénior de l’éducation à la Banque mondiale, a dirigé avec Thomas Mélonio, de l’AFD, l’équipe qui a rédigé le rapport sur l’enseignement supérieur au Moyen-
Orient et en Afrique du Nord : Atteindre la viabilité financière tout en visant l’excellence. À l’occasion de sa présentation, elle a accepté de répondre aux questions d’Ipemed.

Comment est née l’idée de ce travail ?

Ce programme sur l’enseignement supérieur est l’initiative du centre de Marseille pour l’Intégration en Méditerranée qui était conscient de l’importance du sujet pour les pays de la région Mena. L’afd a participé à ce projet. Un premier atelier a été organisé en juin, rassemblant les pays de la région autour de quatre thèmes : comment mieux utiliser les ressources, faire face au manque de ressources publiques, diversifier les financements, innover et s’adapter dans le cadre de l’évolution technologique et de l’économie du savoir.

Quels sont les défis qui se posent à l’enseignement supérieur ?

L’inadéquation entre le système éducatif et le marché du travail ainsi que celle du financement de l’université sont les deux grands défis. Il faut trouver des mécanismes de financement qui ne reposent pas uniquement sur les ressources publiques, trouver des sources alternatives, encourager le privé, développer le système des bourses – par exemple, faire progresser la philanthropie à l’image de ce qui se passe en Amérique du Nord –, mieux utiliser les dispositifs existants car aujourd’hui il y a davantage d’étudiants avec moins de ressources.

La question se pose t-elle de la même façon pour le Maghreb, le Machrek ou les pays du Golfe ?

Les différences sont importantes entre ces trois sous régions. Au Maghreb, le système est proche du système français et le secteur public est prédominant alors que dans les pays du Machrek, d’inspiration anglo-saxone, le secteur privé est plus développé (au Liban il est même majoritaire). Les pays du Golfe ont, eux, adopté un modèle extrêmement coûteux car il importe sur place les institutions américaines. Il y a donc une réflexion à mener pour l’avenir car les ressources pétrolières ne permettront pas de le financer lorsque cellesci se tariront.



Propos recueillis par Agnès Levallois

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