Désert et spiritualité
Mercredi 12 Novembre 2014 - Jean-Louis Guigou
L’économie constitue le cœur de la réflexion d’IPEMED….
Nous ne prenons pas position sur les questions politiques, sociales, culturelles et encore moins religieuses.
Ceci étant, à titre personnel, je voudrais m’exprimer très sobrement sur « le Désert et la spiritualité ».
Au cours d’un récent voyage en Algérie, l’occasion m’a été fournie de séjourner à Tamanrasset et de passer une journée à d’Asskrem (2.850 mètres). Tout au long de ce périple, au milieu d’un paysage volcanique, immense, d’une beauté surprenante, j’ai eu, en mémoire, pour compagnon de voyage, la citation d’Albert Camus qui disait : « Le Désert c’est le lieu où Dieu et l’Homme font du bouche à bouche ».
En mémoire aussi les épopées des Saint Simoniens dont l’un d’entre eux musicien- Félicien David- a composé une œuvre musicale et a écrit ceci sur le désert:
« A l’aspect du Désert, l’infini se révèle,
Et l’esprit exalte, devant tant de grandeur,
Comme l’aigle fixant la lumière nouvelle,
De l’infini sonde la profondeur ».
Les peuples du Désert et plus largement les peuples Arabes sont profondément religieux tant la puissance du Désert impose l’humilité à chacun.
Tous les prophètes Abraham, Moise, Jésus Christ, Mohamed, sont tous des hommes du Désert et de la Montagne. On ne peut guère les imaginer de prêcher en Normandie au milieu des vaches aux pis gorgés d’abondance.
Le Désert, c’est l’humilité, l’austérité, la faible consommation, le peu de diversion, la nécessité de la méditation, l’entraide, l’Amour…autant de vertus que l’on retrouve dans les trois religions monothéistes. Toutes les vertus du christianisme, du judaïsme et de l’islam. La sobriété, l’entraide, l’humilité, le respect de la nature, l’amour des autres sont des vertus pratiquées et nécessaires dans le Désert que les populations vivant dans des climats plus cléments, plus hospitaliers ont oubliés pour devenir par facilité des civilisations matérialistes.
Dans le Désert, l’Homme est dominé physiquement et doit respecter des règles de survie. Son esprit est libéré des contraintes du monde matérialiste.
J’aime le Désert parce que c’est une cathédrale, une mosquée, une synagogue à ciel ouvert. Le Silence et la méditation s’imposent à tous, croyants ou agnostiques.