La relation Europe-Afrique : Une responsabilité collective, une ambition partagée
Lundi 20 Octobre 2014 - Par Jean-Louis Guigou
La carte de l’Afrique en 1914, voir ci-dessous, est lumineuse. Sur 56 pays africains, 54 furent occupés et colonisés par les seuls européens. Seuls deux- l’Erythrée et le Libéria- ont été toujours indépendants- C’est dire l’importance des responsabilités des Européens dans le développement de ce continent. Trois périodes se sont succédé :
1ere Période : jusqu’aux années 1960, ce furent la colonisation, les protectorats, les occupations diverses….
2e période : (1960-2010), le Désengagement.
Les Européens se sont retirés, occupés et préoccupés par la construction européenne. Les Chinois, profitant de ce désengagement, se sont imposés.
3ème période (2010 et au-delà) le regain d’intérêt des pays d’Afrique.
La crise profonde en Europe et l’émergence du continent africain ont suscité un nouvel intérêt. Les portugais sont allés trouver des emplois en Angola et au Mozambique ; les entreprises espagnols vont au Maroc ; les Anglais en Egypte et au Maghreb ; les Allemands en Tunisie etc.
Une nouvelle page de notre histoire est en train de s’écrire. Les anciens pays colonisés africains sont des pays jeunes et émergents tandis que les anciens pays colonisateurs sont vieillissants mais technologiquement avancés. De nouveaux rapports de co-développement, de co-production, de partage de la valeur ajoutée et de transfert de technologies sont à mettre en place.
La proximité (géographique, culturelle, linguistique, administrative) mais aussi la complémentarité des économies et la solidarité face aux enjeux de demain (sécurité alimentaire, réchauffement climatique) sont des facteurs puissants de rapprochement.
Dans cette « Verticale » Europe-Méditerranée-Afrique ou mieux Afrique-Méditerranée-Europe (AME) la Méditerranée n’est plus considérée comme périphérique- comme dans l’euro. Au contraire elle devient le pivot central, le Hub des alliances européennes et africaines.
Dans ce rapprochement Europe-Méditerranée-Afrique, la France a certes un rôle central à jouer mais il faudrait éviter de tomber dans les travers de « la France/Afrique » !
