La sécurité alimentaire

Humeur n°110 -
Jeudi 18 Avril 2013 - Jean-Louis Guigou

Ce thème est mobilisateur et donne lieu à de multiples colloques. C’est là un bon baromètre de l’urgence : plus il y a de colloques, forums, débats et plus les politiques, les responsables sont affolés.

IPEMED est sur ce sujet depuis cinq ans.

En voici le résumé, qu’une discussion avec  Xavier Beulin a ravivé.

Le diagnostic : trois phénomènes convergent qui amplifient l’insécurité alimentaire :

-       Les aléas climatiques de plus en plus fréquents et brusques
-       La démographie mondiale croissante et les nouveaux modes de consommation alimentaires des pays émergents (à partir d’une unité de protéine végétale, il en faut trois pour faire de la volaille et sept pour faire de la viande rouge)
-       Le désengagement des Etats  qui abandonnent les politiques publiques de régulation et la prise en charge des stockages. Les USA, l’UE et le Canada qui avaient ces stocks ne les conservent plus.

 
Les résultats : Les quantités et les prix des produits agricoles flottent de plus en plus, les marchés s’affolent. Pour la campagne 2007/2008 les volumes échangés à Chicago représentaient 5 fois le volume effectif de la production mondiale. Pour la campagne  2011/2012, les volumes échangés donnaient lieu à des prix spéculatifs représentant 45 fois la production mondiale de céréales. L’insécurité est croissante.

 
Les précautions : trois précautions sont faite par IPEMED et sont largement diffusées :

-       Le retour de politiques publiques avec une fourchette de prix garantis et la contractualisation des transactions
-       Extension de notre modèle de régulation (la PAC) à nos « voisins» du Sud Méditerranéen
-       Constitution  de stocks régulateurs dans les pays menacés d’insécurité (Sud) et non pas dans les pays producteurs (Rouen).Gestion solidaire de ces stocks et recours à des financements innovants sur les transactions financières sur les produits agricoles pour les financer.

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