L’américanisation de notre société est en marche – Je le regrette - je le redoute

Humeur n°118 -
Mercredi 19 Juin 2013 - Jean-Louis Guigou

Michel Albert, dans les années 60, a publié un magnifique ouvrage sur les deux capitalismes : le capitalisme rhénan (industriel, participatif, familial, long termiste) et le capitalisme anglo-saxon (financier, spéculatif, anonyme, court-termiste sur les marchés et oppressif par ses actionnaires) j’y ai cru et j’y crois encore.

Le débat entre les Colbertistes, Saint Simoniens, Schumpetériens, entrepreneurs stratèges (Jean-Louis Beffa, Louis Gallois…) et les financiers, libéraux inféodés aux marchés financiers (Bercy ?) redonne de l’actualité à ce clivage fondamental.

A vrai dire, malgré « la résistance » des tenants du redressement industriel (Beffa, Montebourg…) l’américanisation de notre société est évidente.
L’américanisation de l’économie progresse avec la financiarisation de l’économie, le libre échangisme, le court-termisme, le seul référent aux marchés, la puissance des entreprises mondiales et le déclin relatifs des Etats et des finances publiques.

Pour résumer la distribution de dividendes l’emporte sur la volonté d’investir.

L’américanisation de la culture et des comportements individualistes, internet, les jeux vidéo et la communication virtuelle envahissent tout et déstructurent les enfants. Chacun s’enferme dans sa solitude. La violence, la dérive terroriste et la drogue constituent des palliatifs. Heureusement encore que la France a pu imposer « l’exception culturelle ».

L’américanisation de la vie politique. Elle est en marche, et m’inquiète, car le dernier rempart de la résistance vacille : les politiques voient leur image se dégrader (« tous pourris ») et leurs revenus s’affaiblir. Les députés, les maires sont devenus des « gagnent petit » par rapport aux rémunérations du secteur privé. Progressivement, les politiques deviennent les salariés ou les obligés des milliardaires et des puissances d’argent. Obama est à la solde de Wall Street, Cameron de la City etc.

Il ne reste plus que l’américanisation des religions ! Elle est en marche avec les sectes ! Heureusement, nombreux sont les imams, les curés et les rabbins qui « résistent ».

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