L’autonomisation croissante des collectivités locales en matière d’énergie.

Humeur n°189 -
Mardi 29 Novembre 2016 - Jean-Louis Guigou

Telle est la thèse de Louis Boisgilbault, présentée à la Sorbonne fin septembre et pour laquelle j’étais membre du Jury.

Un très beau sujet, très prospectif qui va marquer les cinquante prochaines années.

Les collectivités locales (comme agglomération, département…) sont en effet amenées à « s’autonomiser » dans de nombreux secteurs :

Autonomie énergétique, mais aussi autosuffisance alimentaire, autosuffisance de l’épargne, mais aussi autosuffisance en matière d’eau, autosuffisance sanitaire, etc.

Ce mouvement d’autonomisation est rendu possible par les technologies (éolienne, micro-hydraulique, solaire, le numérique…) qui autorisent les circuits courts mais il est surtout poussé par des tendances lourdes dont :

  • Différenciation des comportements par rapport à la mondialisation, à l’homogénéisation et à l’éphémère.
  • La volonté de devenir producteurs, créateurs « le destin de l’homme de devenir créateur » André Malraux – C’est l’économie collaborative.
  • La montée en puissance des « Biens collectifs » - ou communs- opposés aux biens privés et aux biens publics. (Monnaie, défense)

Ces biens communs (beauté des paysage, énergie, éducation, santé, - cohésion sociale-) peuvent être consommés par chacun sans nuire à la consommation d’autrui.

Au total, l’autogestion chère à Michel Rocard progresse enfin ! Des communautés territorialisées se recomposent et s’autonomisent. Elles viennent en concurrence directe avec le libéralisme versus l’individualisme et avec l’emprise de l’Etat et des grands réseaux centralisés qui tous deux vont régresser.

Entre la sphère de l’économie privée-gérée par le marché- et la sphère de l’économie publique – gérée par la loi - il y a la place pour l’économie collective ou collaborative – gérée par le contrat.

Ce mouvement d’autonomisation croissante en matière de transport, d’énergie, de collecte des déchets de l’épargne, de circuit alimentaire etc. affecte directement les grands groupes industrialisés producteurs et distributeurs d’eau, d’énergie, de traitement de déchets, les banques. Face aux régies municipales aux coopératives locales, les grands groupes tels que, EDF, SUEZ, la SNCF notamment doivent repenser leur stratégie.

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