Le Capitalisme administratif français Comparé au Capitalisme Rhénan allemand

Humeur n°142 -
Lundi 16 Juin 2014 - Jean-Louis Guigou

L'économie française est bien malade. Nombreux sont ceux qui pensent que le centralisme colbertiste à la Française est obsolète. Trop de hauts fonctionnaires occupent des postes de haut manager. A l'inverse, l'Allemagne étant fédérale, est très décentralisée avec des entreprises de taille intermédiaire puissantes gérées par des chefs d'entreprise formés à leur métier.

Lors d'un forum à Montpellier -Rafale - Alain Boublil a fait le procès de ce capitalisme administratif français en faisant l'éloge du capitalisme Rhénan, qui est caractérisé par :
•    Le concept de filière, de chaîne de valeur et de coproduction avec partage de la valeur ajoutée. Un donneur d'ordre ne vit pas sur le dos de ses sous-traitants. C'est le concept de "prospérité partagée" cher à Helmut Schmidt. L'inverse en France.
•    Le recrutement des dirigeants se fait à travers ceux qui ont fait carrière dans l'entreprise. Il faut être issu du rang, connu et apprécié. L'inverse du parachutage en France.
•    Les délais de paiements sont immédiats - sitôt livré, sitôt payé. L'inverse en France.
•    L'appareil bancaire allemand est au service des entreprises et de l'innovation. Circuit court de l'épargne locale. En France l'appareil bancaire (avec des hauts fonctionnaires) assèche les PME pour "les livrer" aux grands groupes - solidarité de caste.
•    La structure fédérale décentralisée assure la proximité et le décloisonnement entre les politiques, les industriels et le système de formation professionnelle.
•    Le tissu des PME et des entreprises de taille intermédiaire est très internationalisé dans les pays du voisinage frontalier. PECO d'abord, Turquie et Afrique du Nord. A l'inverse de la France.
•    La culture entrepreneuriale est très développée en Allemagne opposée à la culture de fonctionnaire en France.

Aux XVIII°, XIX° et XX° siècles le colbertisme, la centralisation, la sélection des Elites avec les grandes écoles ont fait la force de la France et du capitalisme administratif. Désormais, cet atout du passé devient un handicap.
Charles de Gaulle et François Mitterrand l'avaient observé, disant l'un et l'autre à peu de choses près : "la France a eu un pouvoir fort et centralisé pour se faire. Elle besoin désormais d'un pouvoir décentralisé pour ne pas se défaire".

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