Le Développement Inclusif et Solidaire

Humeur n°153 -
Vendredi 21 Novembre 2014 - Exposé de Jean-Louis Guigou lors de la semaine économique de la Méditerranée à Marseille

Victor Hugo a eu cette très bonne idée parlant de la marche vers l’émancipation des peuples et de la démocratie « on arrête des armées, mais on n’arrête pas le mouvement des idées ». A ce titre, le concept de développement inclusif et solidaire avance bien. Il fait son chemin et transforme les comportements.

Ce concept est par nature multidimensionnel. Il a plusieurs composantes :

1. Composante  entrepreneuriale : c’est la Responsabilité Economique Sociale et Environnementale de l’Entreprise (RESE).
2. Composante sociale : c’est l’économie sociale et solidaire(ESS). Les salariés deviennent des partenaires, des coopérateurs.
3. Composante économique : c’est l’extension des chaînes de valeur régionale (et plus strictement nationale). Le client devient un partenaire. C’est la coproduction et l’intégration par la production (thèse d’IPEMED).
4. Composante financière : ce sont les circuits courts de l’épargne et surtout la finance participative : crowdfunding. Ce secteur « low cost » financier est en pleine expansion.
5. Composante culturelle et humaine : c’est la diaspora, sa mobilisation pour faciliter les passerelles et l’intégration Nord/Sud et Sud/Nord.
6. Composante de politique locale : c’est la coopération décentralisée que gèrent les collectivités locales (agglomérations, communes, régions) et qui est très appréciée du fait des liens de confiance et durables qui s’établissent entre collectivités locales du Nord et du Sud.
7. Composante territoriale : ce sont les niveaux d’Aménagement du Territoire (AMT) dont l’objectif est de réduire les disparités et de mettre en réseau. Plusieurs niveaux d’intégration territoriale sont à l’étude :
•    Le niveau intercontinental avec la création de la grande région Afrique Méditerranée Moyen Orient Europe (AMME) avec un nouveau regard du Sud vers le Nord et non plus du Nord vers le Sud.
•    Le niveau continental africain avec le nécessaire AMT du Sahel, qui ne peut pas rester une zone de combat, d’occupation et de grand banditisme. Avec les populations du Sahel, il faudrait faire un Aménagement du Territoire en créant des lignes de chemin de fer reliant les Oasis et sans marginalisation des autochtones, à l’image de ce qui fut fait dans l’ouest américain.  
•    Le niveau maghrébin avec la création, à terme, du Maghreb uni – un véritable marché commun maghrébin.
•    Le niveau national avec des schémas d’Aménagement du Territoire dans chacun des pays et leur intégration l’un à l’autre comme dans un puzzle.
•    Le niveau local et régional avec l’ossature urbaine, le développement local, les clusters, les bassins de vie et d’emplois.

Le développement inclusif et solidaire n’est pas une mode. C’est une nécessité pour « écologiser » l’économie et permettre la participation des citoyens.

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