Le monde multipolaire se clarifie
Mardi 27 Novembre 2018 - Jean-Louis GUIGOU
L’histoire des trente dernières années et celle des prochaines pourrait s’écrire de la façon suivante :
1. En 1989 avec la chute du Mur de Berlin prend fin le monde bipolaire.
Pendant cinquante ans (1945-1989), l’opposition frontale Communisme /Capitalisme a imposé un ordre mondial bipolaire facile à lire et à décrypter.
2. De 1990 à la crise financière de 2008, le monde multipolaire se cherche dans la confusion.
C’est la victoire de la mondialisation « sauvage », du libre-échange, de l’OMC. Des regroupements se constituent pour peser et infléchir le cours de l’histoire.
Ceux sont les BRICS -le G2- le G5- le G7-…le G20… sans succès !
Le monde multipolaire est désordonné… La Chine, seule, fait un bond en avant historique. La crise financière de 2008 met un terme à la confusion de la multipolarité.
3. A partir de 2010, s’accélère la mise en place de blocs régionaux intercontinentaux = c’est la régionalisation de l’économie.
On assiste au retour de la proximité géographique, de la complémentarité Nord/Sud et de la solidarité. C’est le compactage des chaînes de valeur (la démondialisation) pour des raisons des coûts, de contrôle de la qualité des entrants et de l’éthique des participants, de réduction des risques financiers . Trois « quartiers d’orange » se constituent. La CIA, dans l’état du monde en 2050, parle de zones d’influence privilégiées (le terme est contestable mais imagé) :
- Le bloc des deux Amériques ;
- Le bloc Japon, Chine et pays du Sud-Est asiatique ;
- Le bloc (à construire) Afrique Méditerranée Europe (AME).
Ce sont des pays du Nord (USA-Europe- Chine-Japon) matures et vieillissants qui cherchent à coopérer avec « leur » Sud jeune et émergent. Les deux premiers « quartiers d’orange » ou Verticales ont pris beaucoup d’avance dans leur structuration avec 4 outils (une fondation, une institution financière, un traité économique, une instance de concertation politique).
Le troisième quartier d’Orange, La Verticale AME (Afrique Méditerranée Europe) a pris beaucoup de retard. Le Président Emmanuel Macron, Jean-Claude Junker, et la chancelière allemande semblent vouloir profiter de la renégociation des accords de Cotonou pour rattraper ce retard.
En tant que think-tank, IPEMED soutient, appuie, argumente et diffuse cette vision réaliste du monde en 2030.