Le scandale des Aliments Ultra-Transformés (AUT)

Humeur n°232 -
Jeudi 16 Avril 2020 - Jean-Louis GUIGOU

 

L'HUMEUR DE JEAN-LOUIS GUIGOU
_________

Le  scandale des Aliments Ultra-Transformés (AUT)



Alors que tout le monde se focalise, à juste titre, sur le Covid-19, le silence est total sur l’empoisonnement autorisé de millions de populations par les aliments Ultra-Transformés (AUT).

Sur Arte, mardi 14 avril en début de soirée, une émission sur l’obésité a mis en lumière ce qui risque de devenir prochainement un nouveau scandale : l’agro-industrie et certaines multinationales de l’agro-business sont en train d’intoxiquer la population mondiale.

Le fort accroissement de l’obésité en est l'indicateur visible : « En 2050, on estime que la moitié de la planète sera obèse ou en surpoids, entraînant une explosion du diabète, des maladies cardiovasculaires et de certains cancers. Comment expliquer cette épidémie mondiale qu’aucun pays n’est encore parvenu à enrayer ? » (Documentaire Arte – Réalisation Thierry de Lestrade)


En résumé :

1 - Il existe quatre catégories d’aliments selon leur degré de transformation :

 

- Groupe 1 - Aliments non transformés ou peu transformés : fruits, légumes, œufs, lait, viande… ;

- Groupe 2 - Ingrédients culinaires transformés : extraits d’aliments naturels, huiles, graisses, poivre, sel, sucre… ;

- Groupe 3 - Aliments transformés : Conserves, poisson, jambon, vin, bière… ;

- Groupe 4 - Aliments ultra-transformés (AUT) dont la transformation incorpore, d’une part, de plus en plus d’ingrédients, d’arômes et d’additifs chimiques, et d’autre part, de moins en moins de produits agricoles naturels. 


Les AUT les plus connus sont les sodas, les barres de céréales, les pizzas surgelées, les plats cuisinés, les soupes en sachet.
Les aliments ultra-transformés représentent 80 % de l’offre alimentaire des supermarchés. 

2 - La santé des populations les plus vulnérables et les plus pauvres se dégrade (obésité, diabète…). En Amérique, c’est une hécatombe dans la populations afro-américaines. 

Pour réduire l’obésité, deux solutions :

- Soit recommander de faire de l’exercice physique, (gymnastique, marche, danse…). L’appel à la responsabilité revient en quelque sorte à culpabiliser les gens.  Mais cette démarche à l’adresse des populations pauvres a une limite, dans la mesure où les AUT sont beaucoup moins onéreux que les aliments d’origine naturelle. Dans les quartiers pauvres d’Amérique, il n’existe plus d’épicerie avec des fruits et légumes, il n’y a plus que des petits supermarchés avec des produits transformés ; 

- Soit transformer le régime alimentaire et la consommation – Mais là, les lobbies agro-industriels sont redoutablement efficaces et maintiennent les populations cibles dans l’addiction aux sucres et aux sodas. 

 

Ces sujets intéressent l’Afrique et les pays Méditerranéens. 

En effet le lien entre l’agro-industrie (production et transformation), la consommation et la santé des populations des pays émergents et appauvris est évident.

À court terme, les Groupes agro-industriels proposent de réduire les famines qui menacent, quitte à porter atteinte à la santé de ces population en leur proposant des AUT peu chers et à forte valeur ajoutée pour les industriels et les distributeurs. 

Mais à moyen et à long terme ce modèle agro-industriel est condamné par les dégâts écologiques et sanitaires.

La bonne solution devrait consister non pas à mettre en balance la famine et l’obésité, mais à proposer un nouveau modèle agrobiologique de production et une nouvelle diète alimentaire, à base de fruits et légumes.  

Jean-Louis GUIGOU
Paris, le 16 avril 2020

Partagez cet article
Imprimer Envoyer par mail