L'économie verticale

Humeur n°167 -
Vendredi 19 Juin 2015 - Jean-Louis Guigou

Si vous cherchez sur internet le terme économie verticale, vous serez surpris et déçu. Le concept se réduit à une cuvette de Water avec sa chasse d’eau, pour ainsi réduire l’économie verticale à une approche physique, celle de la gravitation.

C’est ridicule !

Pour une meilleure conceptualisation de ce qu’est l’économie verticale, il vaut mieux recourir à la géographie et dire que ce qui est produit au Sud (les melons de Cavaillon par exemple) est différent de ce qui est produit au Nord (les pommes de terre ou les betteraves). Il y a un échange naturel entre le Nord et le Sud. Tandis que pour les productions qui sont produites sur une même latitude Est-Ouest , parce qu’elles sont identiques, il n’y aura que peu d’échange

Actuellement, les différences entre les Nords (Europe, Amérique, Japon) et les Suds (Méditerranée, Afrique, Mexique, Amérique du Sud, Sud-Est asiatique) sont multiples :

 

• Différences climatique et donc de productions agricoles ;
• Différences de matières premières ;
• Différence de niveau de développement et de niveau de vie,
• Différences de taux de croissance ;
• Différence d’organisation et de Gouvernance.
• Etc…

Voilà pourquoi les échanges de proximité vont continuer à progresser entre pays développés et vieillissants au Nord et les pays jeunes et émergents au Sud.

Déjà le 28 août 2014, le Premier Ministre Manuel Valls s’est exprimé sur le sujet lors de la conférence des Ambassadeurs. Il parlait de croissance verticale :
(…) Agir pour la croissance, c’est enfin aller la chercher partout où elle se trouve. Dans les nouvelles zones de croissance, dans les pays émergents, vers les continents d’avenir, et je pense en particulier à l’Afrique, à cette "verticale de croissance" Europe / Méditerranée / Afrique, porteuse d’un immense potentiel. (…)

Plus récemment le 9 juin 2015, Bernard Guetta, commentant le rêve africain de créer la plus grande union douanière du monde (650 millions d’habitants) dénommée la Tripartite FTTA, a parlé de « coopération verticale » : « Après « l’Afropessimisme » de la seconde moitié du XX° siècle, il y a aujourd’hui tout un monde d’investisseurs et de chercheurs s'acharnant à convaincre la terre entière que l'Afrique est le prochain Eldorado et que l’avenir de l’Europe ne se conçoit plus sans l’organisation d’une « coopération verticale » - c’est leur expression - entre les deux rives de la Méditerranée. Particulièrement actifs en France, ces visionnaires n’ont sans doute pas tort. Tout leur donne en fait raison et la certitude est que ce siècle sera dominé par des ensembles continentaux qui, partout, se cherchent sur le modèle de l’Europe. »

Petit à petit… « L’économie verticale » fait son nid, car comme le disait Victor Hugo « On arrête des armées, mais on n’arrête pas le mouvement des idées ». IPEMED, très présent en Méditerranée, engage un programme intitulé « La Verticale Afrique – Méditerranée – Europe ». C’est notre quartier d’orange de 2007. Il s’agit de convaincre les décideurs politiques et économiques que notre avenir est au Sud… et non pas en Chine ou dans les Amériques.

 

 

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