L'engagement de la France en Afrique
Lundi 06 Janvier 2014 - Jean-Louis Guigou
IPEMED ne fait pas de politique partisane : droite ? gauche ?
Pour la Méditerranée et l'Afrique, cela n'a pas de sens ! Alain Juppé ou Jean-Pierre Raffarin défendent, sur ce sujet, à peu près les mêmes positions qu'Hubert Védrine ou Elisabeth Guigou. "La Méditerranée est notre avenir", cela veut dire l'avenir de tous les Français et de tous les Européens.
Cependant, avec l'engagement militaire en Afrique, au Mali, puis en Centre Afrique et aussi avec l'engagement politique au Congo, au Tchad, au Soudan et au Sénégal, la France va plus loin et prépare l'avenir.
A court terme, lutter contre le terrorisme est une mission qui sied à la France. Lutter contre l'obscurantisme, contre l'illettrisme, contre la violence aveugle et pour la démocratie, la liberté individuelle, la justice, les droits de la femme, etc… toutes ces missions "nous les avons dans la peau" depuis 1789. Un ami maghrébin ne me disait-il pas récemment "ce que la France exporte le mieux, ce sont les produits dérivés de 1789" (droit de l'homme, liberté de conscience, égalité hommes/femmes). Nous savons le dire et nous savons le faire. Notre Albert Camus national disait "le mal qui nait dans le monde vient toujours de l'ignorance". Lutter pour l'émancipation des peuples contre l'illettrisme, le despotisme, les régimes totalitaires est une cause nationale. L'intégrisme et le terrorisme doivent être combattus. C'est une noble cause pour la France et tous les peuples épris de liberté…
A moyen et long terme, c'est le développement économique et politique de l'Afrique, qui est en jeu. C'est indirectement le développement et le retour au premier plan de la France, de la Méditerranée et de l'Europe. La grande région de demain, Euro Middle East Africa (EMEA), se dessine progressivement et pourrait associer l'Europe, développée mais vieillissante, à la Méditerranée et à l'Afrique jeunes et émergentes. Si l'on s'y prend bien, c'est un siècle de croissance et de développement pour l'Europe et l'Afrique. "Bien s'y prendre" c'est pour les Français et les Européens perdre de leur arrogance, de leur suprématie et accepter un co-développement et un partenariat à parité Nord/Sud. A l'évidence, les Européens et l'ONU devraient épauler le Gouvernement français car lutter contre l'intégrisme est une cause universelle.