Les nuages qui s’amoncellent sur le continent africain appellent des réponses urgentes et fortes

 

Les nuages qui s’amoncellent
sur le continent africain appellent
des réponses urgentes et fortes

 

par Jean-Louis Guigou

 

La presse en cette rentrée donne le ton. « La cocotte-minute africaine » (Jeune Afrique). « Les routes de la soie s’enlisent » (Le Figaro). En Afrique, 20 millions d’emplois menacés par la Coronavirus. (Le Monde Afrique et Jeune Afrique 2020), etc.

 

En quelques mois, nous sommes passés d’un optimisme excessif à un pessimisme envahissant. La vérité est entre les deux. À moyen et long terme, l’Afrique demeure un espace d’avenir et d’opportunité, mais à court terme, quelques nuages assombrissent le ciel.

 

Le premier tient au fait que le modèle Chinois s’essouffle. Pendant quarante ans, la Chine a été la locomotive du développement de l’Afrique, avec un narratif tiers-mondiste qui fonctionne bien, des prêts financiers abondants et facilement disponibles, la réalisation rapide d’infrastructures, la création de zones économiques régionales, etc. Mais le modèle chinois s’essouffle car la Chine a d’autres priorités.

 

Le deuxième frein tient à l’endettement des pays africains qui pénalise leur croissance. Avec quelques 365 milliards de dollars de dettes, dont un tiers détenu par les Chinois, les investissements africains créatifs de richesses diminuent.

 

Le troisième facteur pénalisant est la double crise sanitaire et économique en Afrique et en Europe, qui conduit à l’effondrement du cours des matières premières et frappe de nombreux pays (Angola, Nigeria, Ouganda, Côte d’ivoire…).

 

Enfin, les mouvements des jeunes, informatisés, qui commencent à se révolter laissent craindre des « printemps africains » comme il y a eu des « printemps arabes » en 2011.

Avec une situation économique critique – le chômage des jeunes représente 60 % du chômage total du continent – les élections présidentielles douteuses de Guinée, Côte d’ivoire, au Burkina-Faso et au Niger constituent des détonateurs potentiels.

 

Les situations en Afrique demandent des réponses urgentes et fortes. Une fenêtre d’opportunité s’ouvre pour l’Europe.

La création d’une Verticale Afrique-Méditerranée-Europe sous forme d’une grande région mondiale valorisant la parité, la complémentarité et la mobilité en mutualisant les efforts face aux défis de demain, constitue un projet politique de solidarité ambitieux et alternatif aux routes de la soie.