Les relations Europe-Afrique évoluent rapidement
Mercredi 18 Novembre 2015 - Jean-Louis Guigou
Les 11 et 12 novembre à Malte était organisé le Sommet des Chefs d’Etat Europe-Afrique. Un grand rassemblement motivé par les migrations incontrôlées en Méditerranée mais aussi par la volonté des Chancelleries du Nord et du Sud de repenser leurs relations au-delà des échanges économiques.
Malheureusement, cet événement de paix a été médiatiquement balayé par la tuerie de Paris.
IPEMED revient donc sur ce sommet des Chefs d’Etat.
Le communiqué final du sommet UE-UA qui s’est tenu à Malte les 11 et 12 novembre en porte la preuve : certes, les questions migratoires et de sécurité occupent une place importante, mais les questions économiques (PME, micro crédit, fondations, sécurité alimentaire, énergie, remise des migrants, diaspora) y sont traitées en abondance.
La référence à la Fondation internationale « La Verticale Afrique-Méditerranée-Europe » y est suffisamment claire pour poursuivre vis-à-vis de la Commission et suffisamment confuse pour ne pas susciter de jalousie ou de convoitise des autres Etats membres : « Nous sommes conscients du degré d’interdépendance entre l’Afrique et l’Europe lorsqu’il s’agit de faire face à des défis communs qui ont des répercussions sur la migration… Nous prenons l’engagement de faire face à ces défis d’une manière concertée » ainsi qu’une des premières résolutions dans le plan d’action : « Poursuivre la réflexion stratégique en vue de continuer à promouvoir une intégration économique régionale entre les pays européens, les pays du Sud de la Méditerranée et les pays subsahariens ».
Après le monde économique, notamment les grandes entreprises internationales, qui plébiscitent l’espace EMEA (Europe-Middle East-Africa) comme étant l’espace pertinent de leurs interventions, c’est au tour du monde diplomatique de franchir le pas et de reconnaître que l’espace régional Europe-Méditerranée-Afrique est l’espace pertinent de proximité, de complémentarité et de solidarité.