L’Europe de la dernière chance – en Méditerranée et en Afrique ?

Humeur n°176 -
Lundi 23 Novembre 2015 - Jean-Louis Guigou

« L’Europe de la dernière chance ». Tel était le titre du forum organisé à Bruxelles par l’Obs qui a su mobiliser Jean-Claude Juncker, Federica Mogherini, Guy Verhofstadt, Miguel-Angel Moratinos, Hubert Vedrine.

L’Europe de la dernière chance (en Méditerranée et en Afrique) rassemble quelques idées émises à cette occasion sur le voisinage Sud.

- La crise migratoire en Méditerranée a permis à bon nombre de chancelleries de mesurer l’ampleur des enjeux que constitue la dégradation de la situation économique et politique dans les Pays du Sud et de l’Est Méditerranéen (PSEM) et en Afrique. D’où les réponses apportées par le Sommet des Chefs d’Etat Europe-Afrique les 11 et 12 novembre à La Valette (Malte).

- Le réchauffement climatique, redoutable en Méditerranée, et en Afrique peut faire craindre le pire. Selon l’expression de Nicolas Hulot : « La crise des migrants n’est qu’une bande annonce de ce qui nous attend ». Il est temps d’engager massivement la 3è Révolution industrielle, de réussir la COP 21 et la Cop 22 en 2016 à Marrakech.

- Les attentats en Europe révèlent toutes les faiblesses consécutives à l’insuffisante coopération des systèmes nationaux de protection européenne. La réponse ne doit pas être uniquement sécuritaire mais en terme de développement du Sud. L’Union européenne avait avec ses voisins des accords de libre échange. Maintenant, il y a des intérêts européens et communs à défendre (immigration, sécurité, énergie, réchauffement climatiques…).

- Les trois scénarii de Miguel-Angel Moratinos.
Ce fut le meilleur exposé longuement applaudi.
« Les pays du Sud et de l’Est de la Méditerranée sont là pour la vie. Ce voisinage nous est imposé par l’Histoire et la Géographie ». Dès lors trois attitudes sont possibles :
- Agir « contre » eux avec une attitude de domination et une politique militaire
- Ce fut un échec en Irak, Lybie et Syrie
- Agir « sans » eux, c’est-à-dire fermer l’UE aux échanges avec les PSEM.
Fermer l’Europe comme une forteresse, c’est impossible.
- Agir « avec » eux, c’est-à-dire passer du voisinage commercial et sécuritaire à un partenariat de codéveloppement. Il n’y a pas d’autre solution.

En conclusion, l’UE ne progresse que confrontée à des crises majeures.

Or, comme les crises majeures sont évidentes, nous sommes en attente d’initiatives stratégiques pour engager un New Deal avec les Pays du Sud.

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