Mon combat

Humeur n°119 -
Vendredi 12 Juillet 2013 - Jean-Louis Guigou

Implanter l’espoir dans le cœur des Hommes. Tout au long de ma vie professionnelle et familiale, je n’ai eu que cette passion, combative. Cet espoir, je l’ai trouvé dans la prospective, dans la construction du futur.

L’histoire à trois temps : le passé, le présent et l’avenir ou le futur. Tous les Hommes ; toutes les sociétés ont respecté cette structuration du temps en trois périodes. Or pour de multiples raisons ; la rapidité des communications internet, le consumérisme oppressif, l’orgueil du pouvoir… Le présent devient hégémonique. « Le présent » se veut autosuffisant : il produit « son passé » et non « son » avenir  pour mieux s’enorgueillir. Il essaye aussi de créer un futur menaçant, de peur et de déclin ; un futur peu attractif (François Hartog, croire en l’Histoire). Il essaye de créer un passé peu reluisant (manipulation). « Le présent » est jaloux du futur, plus jeune que lui et du passé plus âgé que lui. Ce faisant, on se surévaluant, en devenant hégémonique, le présent entretient l’anxiété et la peur. Tous les problèmes s’accumulent, non résolus, et comme une avalanche recouvrent et envahissent le quotidien. Le Présent, sans passé et sans avenir, est angoissant. Il disjoncte sans cesse : les retraites non résolues, les droits du travail ne sont pas adaptés, les villes embouteillées, le déclin industriel poursuit son avancée, l’exode rural des médecins devient réalité, etc. Le présent devient invivable et la société nerveuse. Les syndicats se crispent sur les avantages acquis car « un tient vaut mieux que deux tu l’auras, l’un est sûr, l’autre ne l’est pas ».

Pour sortir de ces contraintes court-termistes, il faut réintroduire la pensée à long terme dans l’action publique et collective. Il faut reconstruire le futur, le peupler de nos espérances, « rallumer les étoiles » selon Guillaume Apollinaire.

Mon combat ce fut toujours la préparation du futur, anticiper pour mieux maitriser son destin et garder sa liberté. A la DATAR, mon combat fut d’implanter de l’espoir dans les territoires les plus déshérités et dans le cœur des élus les plus désespérés.

Mon combat en Méditerranée, c’est là encore d’implanter de l’espoir dans le cœur des Européens et des Arabes en leur « démontrant » qu’ils sont fait pour s’entendre, se rapprocher et coproduire un futur souhaitable pour eux et les générations à venir.

Sur le plan politique, j’adore ce que Pierre Mauroy appelait « les Héritiers du futur qui savent mettre du bleu au ciel » tels Nelson Mandela, de Gaulle, Napoléon, Churchill ; ceux qui éclairent l’avenir « car un peuple n’avance pas s’il ne sait pas où il va ».

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