Plaidoyer pour une politique européenne en Méditerranée

Humeur n°122 -
Mardi 22 Octobre 2013 - Jean-Louis Guigou


Le drame de Lampedusa du 3 octobre 2013 interpelle nos consciences.
Malheureusement, dans le contexte actuel de transition politique, économique et sociétale dans les pays de la rive Sud de la Méditerranée, une telle catastrophe risque de se répéter.

Après avoir intégré la Grèce en 1981, l’Espagne et le Portugal en 1986, promis l’adhésion à la Turquie en 1987, intégré les Pays d’Europe Centrale et Orientale (PECO) en 1995, il reste à l’Union Européenne de « revisiter » son voisinage Sud.

IPEMED « milite », « se bat », « argumente » pour montrer tout l’intérêt d’avoir une très large réflexion avec les partenaires des pays méditerranéens de la rive Sud afin, dans un deuxième temps, d’engager une telle réflexion avec les pays africains.

Les motifs sont évidents :
-    La grande région Europe – Méditerranée – Afrique, de 2 milliards d’individus aujourd’hui et de 3 milliards demain, « émerge » ;
-    La troisième Révolution industrielle (2010-2050), fondée sur l’essor des énergies renouvelables, avantage les pays du Sud ;
-    Les grands chefs d’entreprise visionnaires jouent à fond la complémentarité ;
Et encore, cette liste n’est pas exhaustive.

Ce qui manque ? C’est la détermination politique : un grand discours, une grande vision… Une réelle proposition, de la part des européens, à destination des peuples du bassin méditerranéen et d’Afrique.

Peut-être, qu’après les élections européennes et le retour de la croissance, les hommes politiques verront tout l’intérêt d’un ancrage de nos économies : le Nord, développé mais vieillissant, coopérant avec le Sud, jeune et émergent ?

Peut-être verrons-nous se mettre en place, à Genève, une Conférence pour la Solidarité et la Coopération entre l’Europe et les pays de la Méditerranée (CSCEM), à l’instar de la Conférence pour la Sécurité et la Coopération en Europe (CSCE) avec les pays de l’Est dans les années 1970 ?

Peut-être verrons-nous la Commission européenne rénovée proposer aux pays de la rive Sud une véritable politique d’intégration progressive de leur économie (marché commun, normes, formation professionnelle, mobilité…) ?

Il faut aussi favoriser la mobilité universitaire, notamment en provenance des PSem.

En attendant, il faut accepter la détresse humaine venant du Sud à condition de la répartir dans tous les pays européens.


Partagez cet article
Imprimer Envoyer par mail