Pour une Politique Commune Méditerranéenne et la création d’un poste de Commissaire Européen pour la Méditerranée

Humeur n°147 -
Mardi 26 Août 2014 - Par Jean-Louis Guigou
- Mots clés : europe;Economie;politique commune,

Cette question a été abordée à l’occasion de la réunion annuelle du Comité d’Orientation Politique d’IPEMED. Vis-à-vis de la Méditerranée, l’Europe doit innover. La nouvelle commission et le nouveau Parlement pourraient se montrer à la hauteur des enjeux.

Ces enjeux sont connus :

Une période d’instabilité politique dans le monde arabe, qui est « rentré en mouvement ». Il faudra 10 à 20 ans pour voir les populations s’affranchir du joug du passé, notamment celui des dictatures, des religions et de la rente pétrolière. Tous les Pays du Sud et de l’Est de la Méditerranée n’avancent pas au même rythme.

De plus, les problèmes socio-économiques vont devenir une priorité à court terme : Sécurité alimentaire, besoin en énergie, accès à l’eau potable, reconstruction des infrastructures, emploi des jeunes….

Face aux urgences, l’Europe doit faire un effort de clarification. Elle doit anticiper la reconstruction de la région et fonder une Politique Méditerranéenne Commune (PMC), à l’image de la Politique Agricole Commune (PAC) qu’elle a sur mettre en place en 1960, pour reconstruire l’agriculture européenne. Une Politique Agricole Commune qui en son temps fut conduite par un Commissaire Européen.

Sur ce modèle, l’Europe devrait définir une politique dédiée, ciblée sur la seule Méditerranée, levant ainsi l’ambigüité de la politique de voisinage, qui met sur un même plan les pays méditerranéens et les Pays d’Europe de l’Est. Cela changerait tout.

10 milliards de dons par an et 10 milliards de prêt de la BEI devraient suffire. Priorité doit être donnée à la reconstruction des économies et des infrastructures des PSEM, estimée par Riad Salameh, Gouverneur de la banque centrale du Liban à 3 000 milliards, incluant l’Irak, la Syrie, La Libye…

Une étroite coordination entre les acteurs et bailleurs de fonds est également nécessaire.

Par ailleurs la Commission Européenne devrait abandonner la politique libérale qui consiste à proposer aux pays du Sud des Accords de Libre échanges Complets et Approfondis(ALECA). Compte tenu de la dissymétrie des échanges entre le Nord et le Sud de la Méditerranée, ces ALECA détruisent le tissu productif du Sud et obligent les acteurs économiques à se réfugier dans le tourisme, l’immobilier ou encore l’import export.

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