RESISTER
Vendredi 24 Janvier 2014 - Jean-Louis Guigou
J’ai toujours admiré l’esprit de la résistance : s’opposer à l’envahisseur et s’opposer surtout à tous ceux qui portent atteinte aux valeurs auxquelles chacun adhère et qui constituent l’axe structurant de notre existence.
J’aime l’esprit de la résistance. Ces hommes et ces femmes forts, de caractère, qui s’opposent à la masse de ceux qui collaborent avec l’affaiblissement.
Emmanuel Mounier a bien décrit cette distinction « la masse des hommes préfèrent la servitude dans la sécurité au risque dans l’indépendance, la vie matérielle et végétative à l’aventure humaine ».
Le temps de guerre n'est plus. La nouvelle résistance n'exige plus en engagement physique, mais un engagement intellectuel et politique.
Les années 2010-2015 et suivantes mettront à l'épreuve l'esprit de résistance :
• Au Nord contre la morosité, le déclinisme, les pessimistes, les égoïstes, les sceptiques, les silencieux. la France souffre, l’Europe peine, le Front national prospère. Il faut résister.
• Au sud, les militaires ont repris le pouvoir en Egypte, la guerre ravage la Syrie, la Libye se « tribalise », la Turquie « s’orientalise », l’Algérie s’immobilise, Seuls la Tunisie et le Maroc progressent. Là encore il faudra résister contre le désamour, le désarroi, les désillusions, les déceptions… Résister au côté de tous les hommes et femmes de progrès, qui, sur place, se battent pour aboutir au compromis historique entre laïcs et religieux.
Car il s’agit d’une révolution pour le monde arabo-musulman qui découvre la pluralité des opinions, l’inconnu, l’incertitude, la liberté des chances.
Contre la morosité et le déclinisme au Nord et contre l’impatience et le désarroi face aux révolutions morales et politiques au Sud, il nous faut RESISTER. Résister contre les pessimistes, les « court-termistes », les sceptiques, les résignés et les silencieux. « L’avenir ne se prévoit pas, il se prépare ». Plus que jamais, il faut affirmer notre vision de la grande région Europe-Méditerranée-Afrique. Plus que jamais, il faut préparer la "Méditerranée des projets".
Nous sommes à IPEMED des bâtisseurs de l’espérance et de l’avenir, des résistants fiers de l’être